Prix de la France moche : Voici le nom des quatre communes lauréates
pollution visuelle•L’association Paysages de France dévoile comme chaque année son palmarès
Jérôme Gicquel
L'essentiel
- Chaque année, l’association Paysages de France décerne ses prix de la France moche.
- Les communes de Conflans-Sainte-Honorine, Maromme, Paris et du Port sur l’île de la Réunion ont cette année le droit aux félicitations du jury.
- L’association rappelle que son but n’est pas « de stigmatiser telle ou telle commune mais de mettre en évidence des atteintes à nos paysages ».
On vante souvent, à raison, la beauté des paysages en France. Mais l’Hexagone recèle aussi d’endroits bien laids. Des lieux immondes qui ont le droit chaque année à un palmarès, le Prix de la France moche, décerné par Paysages de France. « Il ne s’agit pas d’un classement des villes les plus moches, mais de quatre endroits de France, dans quatre communes de France, qui, pour nous, représentent un peu de la France moche », souligne l’association, qui a prévenu par courrier les maires des communes lauréates il y a quelques jours. « Pas sûr qu’ils apprécient cette distinction », s’amusent ses membres, rappelant toutefois leur but n’est pas « de stigmatiser telle ou telle commune mais de mettre en évidence des atteintes à nos paysages ».
Dans sa cuvée 2024, Paysages de France décerne son prix dans la catégorie « Pépinière de pubs » à la commune de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) pour un « magnifique » alignement de panneaux publicitaires installés dans des jardins au bord d’une route.
Des publicités haut perchées à La Réunion
Mention spéciale aussi pour la commune du Port sur l’île de la Réunion qui est couronnée dans la catégorie « Triplé olympique » pour des publicités pour l’opérateur SFR au sommet d’un pylône de télécommunications. « Trois enseignes, manifestement dopées, concurrencent les arbres de manière déloyale. Faut-il l’SFR ? », s’interroge avec ironie l’association, rappelant que les publicités sont situées à 45 mètres de haut au lieu des 6,50 mètres autorisés par le Code de l’environnement.
Paysages de France épingle aussi cette année la commune de Maromme (Seine-Maritime) pour un imposant panneau publicitaire installé en bord de rivière.
« Profitez bien de ce panneau que de « vilains » élus ont décidé de supprimer d’ici deux ans », souligne l’association, précisant dans son communiqué que « c’est le règlement intercommunal de la métropole Rouen Normandie, en interdisant les publicités dans une trame verte et bleue, qui va permettre de faire disparaître ce panneau ».
Pour ne pas « s’habituer à la laideur »
Paris a aussi le droit à sa distinction cette année dans la catégorie « Mise en valeur du patrimoine » avec un « dédale publicitaire » installée dans les couloirs de la station de métro Saint-Lazare.
« Espérons que ces prix 2024 continueront d’ouvrir les yeux de ceux et celles qui semblent se voiler la face au nom du progrès et de la modernité devant des zones commerciales tentaculaires, des rues saturées de panneaux publicitaires ou une bétonisation galopante », souligne l’association, qui refuse de « s’habiter à la laideur ».