Vente de Doliprane par Sanofi : Le « symbole de l’échec de Macron » selon Sophie Binet
INDUSTRIE•La secrétaire générale de la CGT accuse l’Etat de « donner les pleins pouvoirs aux multinationales »20 Minutes avec AFP
La pilule ne passe pas. Pour la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, la cession potentielle de Doliprane par Sanofi à un fonds d’investissement américain est « le symbole de l’échec total de la politique industrielle d’Emmanuel Macron ». « Le scandale de la stratégie industrielle du gouvernement, c’est qu’elle consiste à donner les pleins pouvoirs aux multinationales, a poursuivi Sophie Binet, ce mardi matin sur TF1. Et là, en l’occurrence, on a une multinationale qui considère qu’elle peut faire la pluie et le beau temps. »
Sanofi a bénéficié de « un milliard de crédits impôt recherche en 10 ans » tout en divisant « par deux les effectifs en France, notamment des emplois de chercheurs », a-t-elle affirmé, appelant à « conditionner les aides publiques aux entreprises ». Le coût de production de « chaque boîte de Doliprane, c’est 15 centimes. Le prix de vente, en pharmacie, c’est 2 euros. Donc, on voit que c’est très rentable. Eh bien cela, ça ne suffit pas à Sanofi », a encore dénoncé la n°1 de la CGT.
L’Etat « laisse les rênes » à Sanofi
« Le scandale est là, et on a un gouvernement, un Etat, qui laisse les rênes à Sanofi […]. Peut-être aussi parce qu’il y a une proximité très grande avec la direction de Sanofi et le pouvoir », a-t-elle ajouté. « Le président de Sanofi (Frédéric Oudéa) est le mari d’une ancienne ministre (des Sports Amélie Oudéa-Castéra, ndlr). Cela aide à avoir des relations proches avec la macronie », a-t-elle affirmé tout en se défendant de sous-entendre l’existence d’intérêts personnels dans le dossier.
Le groupe pharmaceutique français a annoncé en fin de semaine dernière avoir choisi le fonds d’investissement américain CD & R pour lui céder potentiellement le contrôle de son entité de santé grand public, Opella, qui commercialise le médicament Doliprane. Une décision qui a suscité de vives inquiétudes sur les conséquences pour la souveraineté sanitaire et les 250 emplois de l’usine de Lisieux, en Normandie.