Mikado, Petit Ecolier… On a visité l’usine du numéro 1 mondial des biscuits
CHO KA KA O !•L’usine de Cestas en Gironde, du groupe Mondelez, qui fabrique les biscuits Granola, Petit Ecolier, Mikado, etc., fête ses 50 ans. Les 500 salariés y confectionnent plus de 40.000 tonnes de gâteaux par an, sur douze lignes
Elsa Provenzano
L'essentiel
- L’usine Mondelez de Cestas, en Gironde, fabrique à 98 % des biscuits chocolatés avec douze lignes de production modernisées et une capacité annuelle de 50.000 tonnes.
- Un tiers de la production est exporté, notamment les Mikado, et chaque jour dix-huit camions de produits quittent l’usine avec un taux de déchets minimum de seulement 1,5 %.
- Malgré l’augmentation du prix des matières premières, le groupe continue de croître avec 200 embauches en CDI depuis 2021 et un potentiel de développement encore à venir.
Rivière de Petit Ecolier, flots de Mikado ou cascade de Granola… Le géant mondial Mondelez, qui produit ces best-sellers du goûter, a installé une usine à Cestas, en Gironde, il y a cinquante ans exactement. C’est le premier site du groupe en France, en volumes, avec plus de 40.000 tonnes produites par an. Il fabrique en exclusivité les Mikado et a la particularité de fabriquer à 98 % des biscuits chocolatés.
La multinationale Mondelez, numéro 5 de l’alimentaire en France (avec des marques comme LU, Milka, Belin, Côte d'Or) se taille la part du lion sur les biscuits dont il domine le marché mondial et il arrive à la seconde place pour le chocolat.
Des fours de 60 mètres de long
L’odeur de cacao qui flotte dans l’air est la première chose qui prend au nez le visiteur. Mais ici, pas de cuistot avec toque au-dessus d’une marmite fumante mais d’immenses hangars industriels sur un total de 34.000 m2 au total. « On fait facilement nos 10.000 pas par jour », plaisante François Comarteau, directeur de l’usine de Cestas. On croise finalement peu des 500 salariés, dans une usine très robotisée dont les douze lignes de production sont modernisées progressivement.
Le premier gâteau, en volumes, produit sur le site girondin c’est Granola, et après arrivent en deuxième et troisième positions Mikado et Petit Ecolier. Les lignes sont adaptées à chaque biscuit. Pour Granola, un tapis spécial permet de retourner le biscuit à toute vitesse, pour produire un double nappage. Les moules des Petit Ecolier vibrent en passant sur une autre machine pour répartir le chocolat sur le biscuit.
Et pour le Mikado, exclusivement fabriqué à Cestas, tout commence par de longs « spaghettis » de pâte qui seront, « après quatre heures de refroidissement, enrobés avec du chocolat », précise Manuel Pina Dreyer, responsable de l’unité de production. Tout en longeant un appareil en inox, il se retourne et lance : « Tout ça, c’est le four ! » Chez Mondelez, ils mesurent jusqu’à 60 mètres de long !
« On produit 1.120 biscuits par minute »
L’usine tourne en continu pour produire en très grande majorité des biscuits chocolatés mais aussi par exemple les Grany moelleux, mais en plus faible quantité. La chaîne de leur fabrication est d’ailleurs à l’arrêt lors de notre visite. Un tiers de la production de l’usine de Cestas est exporté, ce qui est considérable. Ainsi, si 60 % des Mikado sont consommés en France, le reste est envoyé à l’étranger.
Avec un chiffre d’affaires qui s’élève à 36 milliards de dollars, les produits Mondelez sont présents dans 150 pays. « A Cestas, chaque jour, ce sont dix-huit camions de nos produits qui sortent de l’usine », précise fièrement François Comarteau. Ces cinq dernières années, 45 millions d’euros ont été investis, notamment pour créer une ligne de Mikado et une autre de Petit Ecolier. « On produit 1.120 biscuits par minute », sourit Chafia Salhi, responsable de la ligne 12, l’une des plus récentes. Elle a une capacité quasi double par rapport à la ligne la plus ancienne, mise en service il y a quarante ans.
1,5 % de déchets maximum
« Une chaîne de biscuits efficace c’est 1,5 % de déchets maximum », pointe le directeur du site. Des bras robotiques trieurs travaillent sans relâche à évacuer les biscuits non conformes, en matière de poids notamment. Les biscuits mis au rebut seront réutilisés dans une prochaine pâte. Dans la ligne des Petits cœurs, le taux de déchets n’est même que d’1,2 %, précise avec fierté la responsable. Un contrôle qualité complet, notamment visuel et gustatif est aussi réalisé plusieurs fois par jour, par des humains cette fois.
Taille du site oblige, un petit train achemine les emballages dans le secteur du conditionnement où quatre robots de palettisation sont à la manœuvre. La maintenance des nombreuses machines du site est assurée par une équipe de cinquante personnes, installée au sein de l’usine.
Si 200 embauches en CDI ont eu lieu depuis 2021, il n’y a pas de recrutement à court terme prévu. Cependant, la capacité de production du site est de 50.000 tonnes pour 40.000 tonnes produites, donc « on peut envisager encore des recrutements à venir pour accompagner cette croissance », souligne François Comarteau.
L’augmentation des prix du cacao, du blé et des factures énergétiques ne semblent pas entamer l’appétit du géant du biscuit.