coursLe gouvernement veut de l’éducation sexuelle à l’école

Education nationale : Le gouvernement veut que l’éducation à la vie affective et sexuelle soit enfin enseignée

cours« Il est temps » que l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, obligatoire depuis 2001 dans les établissements scolaires mais peu enseignée dans les faits, soit « effective », a estimé le gouvernement
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La loi a 23 ans, mais est toujours mal appliquée. Le nouveau gouvernement entend changer cette situation : « Il est temps » que l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, obligatoire depuis 2001 dans les établissements scolaires mais peu enseignée dans les faits, soit « effective », a estimé jeudi la nouvelle secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité femmes hommes Salima Saa.

« La loi de 2001 pose des bases intéressantes, mais elle n’est toujours pas appliquée, il est temps de passer de la déploration à l’action », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse du planning familial à Paris, trois jours après son entrée en fonction.

« Il va falloir trouver de nouvelles idées et faire en sorte qu’elle soit vraiment appliquée, j’entends par là […] ouvrir le sujet de la culture du consentement et avoir une vraie ouverture sur les sujets de santé sexuelle et d’éducation à la vie affective », a-t-elle ajouté.

Des thématiques « délaissées »

Depuis 2001, les élèves des écoles, collèges et lycées doivent bénéficier d’au moins trois séances annuelles d’éducation à la sexualité, y compris une sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles.

Dans la pratique, le compte n’y est pas, selon les associations féministes, qui s’alarment régulièrement de voir ces thématiques être « délaissées par les autorités publiques », non sans conséquences selon elles.

Elles mettent en avant l’augmentation des violences sexuelles et la dégradation des connaissances des jeunes sur le Sida, les infections sexuellement transmissibles (IST) ou encore les moyens de contraception.

Un projet de programme a été publié en mars par le Conseil supérieur des programmes, placé auprès du ministre de l’Education, avec pour objectif initial une mise en place à la rentrée 2024. Mais les textes définitifs n’ont pas encore été présentés.

Dans un avis rendu le 10 septembre, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) avait pointé le « manque de portage politique en partie dû à une certaine frilosité des pouvoirs publics qui souhaitent éviter des controverses ».

Ce sujet suscite en effet des crispations depuis des années, notamment dans les rangs de la droite conservatrice et de l’extrême droite qui estiment que l’éducation à la vie sexuelle doit rester dans la sphère privée. Une pétition intitulée « A l’école, enseignez-moi les divisions, pas l’éjaculation ! » a été signée par plus de 70.000 personnes.

« Il y a des attaques concernant l’éducation à la sexualité qui viennent des mêmes personnes qui sont contre l’avortement, il faut prendre ces choses très au sérieux », a estimé jeudi la présidente du planning familial Sarah Durocher.