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Pourquoi la Cour des comptes tacle sévèrement le Service national universel

Service national universel : Pourquoi la Cour des comptes tacle sévèrement le dispositif

Bilan sévèreObjectifs « incertains », coût « largement sous-estimé », « difficultés de déploiement »… La Cour des comptes a épinglé vendredi le Service national universel, lancé en 2019
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. En 2019, le Service national universel (SNU) avait été lancé avec l’objectif de le rendre à terme obligatoire pour toute une classe d’âge (environ 800.000 jeunes par an). Cinq ans plus tard, il ne concerne que des jeunes de 15 à 17 ans volontaires et vient surtout d’être épinglé par la Cour des Comptes.

Que lui reproche la juridiction financière ? « Plus de cinq années après son démarrage, ses objectifs demeurent incertains et dès lors mal compris par le grand public, en particulier par les jeunes qui en constituent pourtant la cible », écrit la Cour dans un rapport.

Elle déplore notamment qu’en « matière de mixité sociale comme d’engagement, les ambitions du dispositif ne sont pas atteintes ». « Les milieux d’origine des jeunes participants se caractérisent, depuis 2019, par une surreprésentation de jeunes dont les parents servent ou ont servi dans les corps en uniforme et de catégories socioprofessionnelles plus favorisées », écrit l’instance.

En janvier dernier, l’ex-Premier ministre Gabriel Attal a annoncé le lancement des « travaux » en vue d’une généralisation du SNU « à la rentrée 2026 ». Cette généralisation, évoquée à plusieurs reprises ces derniers mois, se heurte à de vives résistances. Depuis mars, ce dispositif est intégré au temps scolaire, avec un stage de douze jours pour les élèves en classe de seconde, volontaires.

Dispositif très cher

Les magistrats de la rue Cambon épinglent aussi le coût du SNU en évoquant « un dispositif sans pilotage budgétaire » et dont le coût est « largement sous-estimé ». « Le chiffrage du coût du SNU dans sa configuration actuelle et généralisé à l’ensemble d’une classe d’âge (soit environ 850.000 jeunes) est de 2 milliards d’euros » mais « il ne correspond pas à une évaluation du coût global du dispositif pour les pouvoirs publics », poursuivent-ils.

Le coût de fonctionnement annuel du dispositif généralisé serait, selon la Cour des comptes, plutôt de « 3,5 à 5 milliards d’euros ».

En 2023, un rapport sénatorial estimait de son côté que le coût du SNU pourrait s’élever « entre 2,4 et 3,1 milliards d’euros par an », comme évoqué dans un rapport des inspections générales de 2018. Ce rapport recommandait même de « surseoir » à ce projet.