enquêteLe père du nourrisson retrouvé mort à Brest a avoué des violences

Brest : Le père du nourrisson retrouvé mort a avoué des violences, la mère avait des doutes

enquêteLes parents de l’enfant âgé de 5 mois ont été mis en examen pour violences ayant entraîné la mort et non-dénonciation de mauvais traitements
Camille Allain

C. A.

Edit du 11/09/2024 : L'avocate de la mère de l'enfant a adressé un communiqué à notre rédaction. Nous avons intégré les propos dans cet article.

Les examens radiologiques ont confirmé ce que les médecins redoutaient. Le nourrisson âgé de 5 mois retrouvé mort samedi 7 septembre au domicile de ses parents à Brest (Finistère) a bien été victime de violences. D’après le procureur de la République, le père aurait à demi-mot reconnu des violences sur son tout jeune enfant. Des violences qui ont vraisemblablement entraîné la mort du bébé, même si les causes précises n’ont pas pu être identifiées. « Au cours de ses auditions, le père de l’enfant finissait par indiquer que l’enfant avait déjà présenté des bleus. Il admettait qu’il était involontairement à l’origine des lésions et fractures osseuses constatées. Il expliquait avoir réalisé certains gestes brutaux sur l’enfant sans mesurer sa force », a rapporté le procureur Camille Miansoni.

Les examens pratiqués sur le nourrisson ne laissent guère de place au doute. Ils ont mis en évidence « de nombreuses lésions osseuses d’âges différents » mais aussi des fractures « compatibles avec une action extérieure ». Alertés par les parents, les pompiers n’avaient pu que constater le décès de l’enfant samedi peu avant 13 heures, évoquant les « circonstances suspectes de ce décès ».

Egalement entendue par les enquêteurs de la police judiciaire, la mère de l’enfant a reconnu que son compagnon avait « des gestes inadaptés dans la prise en charge de l’enfant ». Des faits confirmés par l’entourage, qui évoquait les hématomes retrouvés sur le bébé pendant les premiers mois de sa courte vie. « Malgré ces constatations, la mère s’était abstenue de signaler les faits et de consulter un médecin », précise le procureur de Brest. L'avocate de la jeune précise que sa cliente a « tout tenté pour réanimer son petit garçon ». Me Amina Saadaoui ajoute que « ses propos ne peuvent être raccourcis et sortis de leur contexte » et qu'il est « inexact, à ce stade, d’affirmer en filigrane que ma cliente ait pu identifier des violences commises sur son enfant sans n’avoir jamais eu la volonté de les dénoncer ».

Le père en prison, la mère sous contrôle

Le père de l’enfant, un homme de 28 ans, a été mis en examen pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Un crime punissable de trente ans de réclusion criminelle, précise le parquet, qui a placé le mis en cause en détention provisoire. Quant à la mère de l’enfant, elle est poursuivie pour non-dénonciation de mauvais traitements. Elle a été placée sous contrôle judiciaire.