L’EPR de Flamanville a décidément la poisse. Livré avec douze ans de retard après de nombreuses déconvenues, le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération pensait enfin être sorti d’affaire avec son démarrage mardi. Quelques heures plus tard, l’alarme a pourtant retenti sur le site de la Manche avec « l’arrêt automatique » de l’EPR qui s’est produit mercredi matin, a indiqué EDF.

« Les équipes procèdent aux contrôles techniques et aux analyses nécessaires, suivent les procédures habituelles, puis elles relanceront la divergence du réacteur », a indiqué une porte-parole du groupe, précisant que « le démarrage est un processus long et complexe (qui) nécessite de nombreux essais, de tests, et ça peut entraîner des arrêts de ce type ».

« Il faut s’attendre à ce type d’aléas »

Nicolas Goldberg, expert énergie chez Colombus Consulting, souligne qu'« il faut s’attendre à ce type d’aléas. C’est un démarrage de procédé industriel très complexe et c’est donc courant de rencontrer des aléas ». L’expert rappelle notamment que « sur l’EPR Finlandais, il y avait eu plusieurs déconvenues, notamment avec des pompes hydrauliques qui étaient défectueuses et qui ont dû être remplacées ». « Cela ne remet pas en cause le démarrage. Il faut juste être patient », a-t-il assuré.

Selon la porte-parole d’EDF, l’arrêt survenu mercredi « pourrait être lié à une mise en configuration inappropriée de l’installation ». Cette dernière « aurait conduit à l’arrêt automatique du réacteur conformément au dispositif prévu à la conception », a-t-elle ajouté.

Après avoir produit ses premiers électrons mardi, l’EPR de Flamanville, le 57e réacteur du parc nucléaire français et le plus puissant sur le territoire (1.600 mégawatts) doit être raccordé au réseau électrique « d’ici la fin de l’automne » quand il aura atteint les 25 % de puissance. A terme, il doit alimenter en électricité environ 3 millions de foyers.