Parlement européen : Une eurodéputée virée pour avoir crié et porté une muselière

Une députée roumaine d’extrême droite, Diana Iovanovici Sosoaca, a fini par se faire expulser de l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg. Un peu plus tôt, pendant le discours d’Ursula von der Leyen, qui candidate à un second mandat, l’eurodéputée roumaine s’était fait remarquer en exhibant une muselière placée devant sa bouche.

Mais ce qui lui a valu surtout le courroux de ses pairs, c’est d’avoir interrompu par ses cris les débats suivant le discours de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Notamment lors d’une prise de parole de la présidente française du groupe Renew (libéraux), Valérie Hayer, qui demandait à la présidente « de faire tout son possible pour inscrire le droit à l’IVG (interruption volontaire de grossesse) dans la Charte européenne des droits fondamentaux ».

Anti-IVG

Diana Iovanovici Sosoaca, membre du parti d’extrême droite S.O.S. România et qui siège parmi les non-inscrits, a en effet poussé des hurlements, interrompant le discours de Valérie Hayer, au grand agacement de la présidente du Parlement Roberta Metsola. « C’est la troisième fois que vous faites cela, je demande que la députée soit accompagnée vers la sortie de la salle », a lancé Roberta Metsola.

Diana Iovanovici Sosoaca n’a pas décoléré, continuant à tempêter tandis que des huissiers tentaient de la diriger vers la sortie de l’hémicycle. « Je vous demande aussi de ne pas crier sur les huissiers », lui a dit Roberta Metsola. « Je pense que vous avez assez parlé. » L’eurodéputé d’extrême droite a finalement été expulsé de l’hémicycle strasbourgeois.

Une députée roumaine coutumière des provocations

Fervente chrétienne, l’expulsée avait par ailleurs proposé de faire venir un prêtre pour « bénir » et « purifier » le Parlement européen (PE), selon des informations de presse. C’est le premier mandat de cette avocate de 48 ans, qui avait auparavant siégé au parlement roumain. Elue sénatrice roumaine en 2020 sur la liste du parti d’extrême droite AUR, elle est connue pour son opposition aux mesures anti-Covid et à la vaccination contre le virus, exprimée sur les réseaux sociaux. Un an après avoir été élue sur la liste de l’AUR, elle en avait été exclue pour atteinte aux intérêts et à l’image du parti et refus de suivre la stratégie du groupe. Elle avait alors rejoint le petit parti S.O.S. România. Lorsqu’elle était sénatrice, elle avait présenté un projet de loi appelant la Roumanie à annexer certains territoires ukrainiens. En 2022, elle a également appelé la Roumanie à quitter l’UE. Elle a, enfin, exprimé son intention de se présenter à l’élection présidentielle en novembre.

Reprenant alors la parole, Valérie Hayer a vu dans cet incident la « preuve, s’il en était besoin, qu’il est fondamental et urgent de défendre le droit à l’IVG partout en Europe ».