Vitres, façades… Les drones nettoient « tous les endroits inaccessibles »
Innovation•Plus besoin d’installer des échafaudages ou d’appeler des cordistes… Des sociétés proposent maintenant de nettoyer vitres et façades grâce à un drone. « On va plus vite et c’est moins cher », résume le président de l’une d’entre ellesThibaut Gagnepain
L'essentiel
- Un drone équipé d’une buse pulvérisant de l’eau osmosée a récemment nettoyé les vitres du Parlement européen de Strasbourg.
- Les sociétés de nettoyage font appel à cette entreprise pour les endroits difficiles d’accès, le drone pouvant aller à des hauteurs inaccessibles à l’homme. Par exemple, KTV working drone a nettoyé les 5.000 m2 de la verrière de la gare de Strasbourg en une journée.
- Grâce à la rapidité de la prestation (jusqu’à 500 m2 à l’heure) et à des coûts inférieurs de 15 à 30 % à ceux des sociétés de cordistes, les appels à des sociétés de nettoyage par drone vont se multiplier. Le marché des particuliers se restreint pour l’instant aux toitures.
Des drones pour observer, transporter, surveiller, épandre… et maintenant nettoyer. La semaine dernière, les vitres du Parlement européen de Strasbourg ont été aspergées par un engin de ce type. Un passage et elles étaient propres.
« Il était équipé d’une buse qui pulvérisait à basse pression de l’eau osmosée, c’est-à-dire débarrassée de tous ses éléments polluants. Il n’y avait aucun autre produit », détaille Pierre Charléty, le président de la branche française de la firme norvégienne KTV working drone.
L’entreprise n’en est pas à son premier chantier. Elle est déjà intervenue un peu partout en France, aussi bien pour des vitres que des façades. « Marseille, Bordeaux, Lyon, sur des châteaux de la Loire et après les JO, on doit s’occuper de la Tour Granite à La Défense », détaille le responsable, appelé souvent en sous-traitance de sociétés de nettoyage.
Ces dernières les privilégient pour les endroits les plus compliqués à atteindre. « Un drone peut aller à des endroits inaccessibles, c’est son gros avantage », insiste Pierre Charléty. « Par exemple, le haut de la verrière de la gare de Strasbourg avait rarement été nettoyé jusqu’ici. Nous, on a pu faire ses 5.000 m2 en une journée ! »
« De 200 à 500 m2 à l’heure »
Le tout à… deux. Un pilote doté d’un permis délivré par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et un assistant qui gère le raccordement du drone et le périmètre de sécurité. « Nous avons l’autorisation d’aller jusqu’à 200 mètres de haut, contrairement au public qui ne peut pas dépasser les 120 mètres », précise le dirigeant en insistant sur la rapidité de la prestation. « Le temps de monter l’échafaudage, nous, on a déjà fini le travail. On peut s’occuper de 200 à 500 m2 à l’heure. « On va plus vite et c’est moins cher que d’autres solutions. Si on se compare aux cordistes, on est 15 à 30 % moins onéreux. »
De quoi bousculer le marché ? 20 Minutes a posé la question à France Travaux sur Cordes. Mais le syndicat « ne fera pas de commentaire sur ce sujet ». « C’est comme dans tous les métiers, il y a des évolutions. Peut-être que certains devront se reconvertir pilotes de drone », préfère positiver Pierre Charléty, dont la société est en pleine expansion.
Ses concurrentes sur le marché restent pour le moment rares « mais on en aura de plus en plus ». « Car les gens sont en train de comprendre qu’il vaut mieux entretenir régulièrement sa façade ou ses vitres que de tout devoir refaire au bout de quelques années. Je pense notamment aux églises, aux copropriétés etc. On préconise un passage par an. » Un peu plus pour les parcs de panneaux photovoltaïques, où l’efficacité énergétique est recherchée.
Et l’eau dans tout ça ? Le président de KTV working drone France estime que « 3 à 5 litres sont utilisés par m2, soit à peu près ce que mettent des cordistes à haute pression. Et nous, on rejette de l’eau pure, rien de polluant. » Si, des « produits écologiques avec des principes actifs » en cas de nettoyage de façade. Qui ont déjà eu lieu pour de centres commerciaux, les grands chais de Landiras (Gironde), des buildings…
La société n’est pas spécialisée dans le marché des particuliers. Celui-ci se restreint aujourd’hui aux toitures. Et demain ?
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