politiqueDémission refusée pour le maire opposé à l’accueil « indigne » des migrants

Tomblaine : Le maire ne veut pas de migrants dans des conditions « indignes » sur son territoire, sa démission refusée

politiqueLa démission du maire (PS) de Tomblaine, Hervé Féron, qui dénonce les conditions « indignes » d’un regroupement de migrants prévu sur sa commune, a été rejetée (à sa demande) par la préfecture de Meurthe-et-Moselle
Gilles Varela

G.V. avec AFP

La préfète de Meurthe-et-Moselle a refusé la démission Hervé Féron, maire de Tomblaine, commune de la banlieue de Nancy, où ce maire de gauche avait présenté en mai, ainsi que huit de ses adjoints, sa démission. Objectif ? Dénoncer les politiques de regroupement de migrants et de gens du voyage prévu sur leur commune en septembre dans des conditions « indignes », mais aussi « l’autoritarisme » de l’Etat et de la métropole.

Pour la municipalité, « l’endroit choisi est un secteur à enjeux », où elle « veut mettre en œuvre un projet structurant dans les meilleurs délais ». La décision de la préfecture de « mettre un regroupement de migrants » dans un endroit « hyper stratégique où l’on a des projets, de la population à côté, 3.000 élèves qui passent tous les jours, un terrain de football… », n’était pas acceptable.

Une rétractation du maire acceptée

Nouvelle poussée du maire mi-juin, pour éviter que les habitants ne « subissent les conséquences » de ces démissions, l’élu a finalement changé d’attaque. Le maire a en effet envoyé un courrier en préfecture pour se rétracter, afin de « continuer à gérer les affaires courantes de la commune en attendant la tenue de nouvelles élections municipales partielles, à l’automne prochain ». Un renoncement accepté par la préfecture, qui n’a, en revanche, pas pu le faire pour les treize conseillers municipaux démissionnaires, raison pour laquelle des élections municipales partielles devront se tenir prochainement. A ce jour donc, il ne reste à la mairie que trois conseillers municipaux pour assurer la gestion courante, ainsi que trois élus de l’opposition. « Je serai maire sans discontinuité jusqu’aux élections municipales qui seront organisées à l’automne pour refaire un conseil municipal complet », a-t-il expliqué. « On va continuer la lutte ». Et à l’automne « nous serons candidats » pour les municipales partielles.

La question du regroupement reste entière

La question des regroupements de migrants, elle, n’est pas résolue : la préfecture a indiqué mardi avoir pris un arrêté de réquisition d’un ancien centre de secours. Décision que le maire entend contester en justice. En attendant, une pétition vient tout juste d’être lancée par un « collectif citoyen » et relayée sur la page Facebook du maire. Elle aussi, souligne que cette ancienne caserne de pompiers « est un secteur à enjeux ». Un lieu où il est nécessaire de « sécuriser un carrefour particulièrement dangereux pour les usagers à pied et à vélo, développer une trame verte, construire un parking relais (…) et qui limitera aussi les énormes nuisances subies par les riverains tous les 15 jours, lors de chacun des matchs de football. » La rentrée s’annonce chaude à Tomblaine.