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« C’est insuffisant » jugent les accusatrices du prêtre Rupnik, à Lourdes

Affaire Rupnik : Ses mosaïques moins mises en valeur à Lourdes, « c’est insuffisant » pour ses accusatrices

Un Retrait pur et simpleLes plaignantes demandent à l’Eglise de retirer des lieux saints les 200 œuvres de Marko Rupnik, théologien et mosaïste mondialement reconnu, accusé de violences sexuelles
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Le diocèse de Tarbes Lourdes a décidé de ne plus mettre en lumière les œuvres de Marko Rupnik, ornant le sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes.
  • Cinq femmes, qui l’accusent d’agressions sexuelles, en exigent davantage. Elles demandent le retrait pur et simple des lieux saints des œuvres du prêtre slovène, mosaïste mondialement reconnu.
  • L’évêque précise que son « avis personnel est qu’il serait préférable de déposer ces mosaïques », mais que « cette option ne rassemble pas largement. Elle rencontre même une véritable opposition chez certains ».

Des femmes accusant d’agressions sexuelles un prêtre slovène et mosaïste renommé ont salué mercredi la décision du diocèse de Tarbes Lourdes de ne plus mettre en lumière ses œuvres ornant le sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes. Mais elles en exigent davantage.

Ces mosaïques faisaient jusqu’à présent l’objet de « jeux de lumière lors de la procession mariale qui rassemble les pèlerins chaque soir », précise l’évêque, Jean-Marc Micas. Mais l’avocate des plaignantes, Laura Sgro, souligne que, « de jour », les mosaïques « seront visibles et continueront d’alimenter la consternation des fidèles et le sentiment de douleur des victimes ».

Dans son communiqué, l’évêque précise toutefois que son « avis personnel est qu’il serait préférable de déposer ces mosaïques », afin de garantir que le sanctuaire de Lourdes puisse accueillir « tout le monde, et tout particulièrement ceux qui souffrent ; parmi eux les personnes victimes d’abus et d’agressions sexuelles, enfants et adultes ». Mais, souligne-t-il, « cette option ne rassemble pas largement. Elle rencontre même une véritable opposition chez certains ».

« Pas besoin de détruire les mosaïques »

Dans un entretien publié mercredi par le quotidien catholique La Croix, il précise que « pour les enlever, il n’y a, en réalité, pas besoin de les détruire ». « Les mosaïques ne sont pas collées sur la basilique Notre-Dame du Rosaire (…) Nous pourrons donc les décrocher et, si on le souhaite, les exposer ailleurs », plaide-t-il.

L’évêque raconte aussi avoir rencontré cette année une victime de violences sexuelles dans l’Eglise avec le recteur du sanctuaire : « Nous avons été tous deux bouleversés par son témoignage, extrêmement digne (…) Elle voulait simplement nous faire part de ce que produisait sur elle la présence des mosaïques de Marko Rupnik sur la façade de la basilique. »

Accusations de violences psychologiques et sexuelles

Dans une lettre adressée la semaine dernière aux diocèses exposant des mosaïques de Marko Rupnik, les plaignantes exigeaient leur retrait pur et simple. Plus de 200 œuvres de l’artiste sont visibles à Lourdes, Fatima, Damas, Washington et au Vatican. Ce théologien et mosaïste de renommée mondiale, aujourd’hui âgé de 69 ans, est accusé d’avoir exercé des violences psychologiques et sexuelles sur au moins une vingtaine de femmes pendant près de 30 ans, notamment au sein de la communauté qu’il dirigeait à Ljubljana, aujourd’hui dissoute.

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Le Vatican avait invoqué la prescription des faits pour clore le dossier en 2022 sans enquête canonique, le père Rupnik voyant seulement des restrictions imposées par la Compagnie de Jésus à son ministère. Mais en 2023 le pape a levé cette prescription pour permettre une procédure. Et l’Ordre des Jésuites, dont est issu le pape François, a exclu Marko Rupnik en juin 2023.