Soldes d’été 2024 : C’est parti pour les réductions, mais la météo et la politique vont-elles tout gâcher ?
CONSO•Les soldes démarrent ce mercredi et jusqu’au 23 juillet dans un climat « très incertain », jugé peu propice à la consommation
J.U. avec AFP
C’est la bonne nouvelle du jour : les soldes d’été démarrent ce mercredi pour s’achever le 23 juillet au soir. Mais cette année, l’événement s’ouvre dans un climat « d’incertitude à son maximum », entre tumulte politique « anxiogène » et « météo maussade » des dernières semaines. Deux facteurs peu propices à la consommation selon les professionnels de l’habillement.
« Qui va gagner ? Qui sera heureux ? Qui va acheter ? », s’interroge Yann Rivoallan, le président de la fédération française du prêt-à-porter féminin. Rappelons que le premier week-end des soldes d’été va coïncider avec le premier tour des législatives anticipées, dimanche. De quoi rendre les professionnels interrogés circonspects. Il faut dire que ce rendez-vous longtemps très attendu a perdu de son caractère événementiel, avec la multiplication des périodes de promotions tout au long de l’année.
Le budget en baisse
« L’incertitude est à son maximum », dit encore Yann Rivoallan, pour qui « le bruit médiatique inédit » autour des élections focalise toute l’attention et détourne de la consommation. Par ailleurs, « difficile de se projeter dans des achats plaisir », les consommateurs ne sachant pas s’il y aura « des hausses ou des baisses d’impôts » selon la nouvelle composition de l’Assemblée nationale à venir.
Dans une enquête, le SDI (Syndicat des indépendants et des TPE), qui représente 25.000 très petites entreprises, rapporte que 81 % de ses adhérents de l’habillement interrogés estiment que le contexte politique constitue « tout à fait » ou « sans doute » un « frein » à la consommation.
En outre, même si les soldes sont « attendus par les consommateurs selon plusieurs études », les Français auront « moins de budget (à y consacrer) par rapport aux années précédentes », affirme Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce, qui regroupe grands magasins et importantes enseignes de l’habillement et de la chaussure.
« Pas mal de stocks » à écouler
Au « climat politique anxiogène » s’ajoute « une météo qui n’est pas vraiment en soutien », souligne Gildas Minvielle, le directeur de l’observatoire économique de l’Institut français de la mode (IFM). « Il y a pas mal de stocks, plus que d’habitude, en raison des intempéries en avril et mai », confirme Pierre Talamon, président de la Fédération nationale de l’habillement (FNH) qui représente les magasins indépendants.
« Le début du mois de juin, très mauvais, s’ajoute à un début d’année qui n’est pas très bon », se désole Yohann Petiot. Selon les premières estimations, le chiffre d’affaires des entreprises du secteur de l’habillement a baissé d’environ 2 % « sur les cinq premiers mois de 2024 par rapport à la même période en 2023 », indique Gildas Minvielle.
Yoann Rivoallan veut toutefois espérer un effet de rattrapage, après ce début d’année morose : « avec la météo qui a été maussade, beaucoup d’achats de saison n’ont pas été faits. Or, le beau temps va revenir et les élections seront finies », avance-t-il.
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