«Lui, c’est vraiment un espèce de clown ». Les mots sont sortis de votre bouche un peu trop vite et, pour le coup, le clown, c’est vous. Pourquoi ? Parce qu’en toutes circonstances, il aurait fallu dire « une espèce de clown ». On décortique la règle pour vous dans cet article.

De l’origine des espèces

En biologie, le mot « espèce » désigne une catégorie d’êtres vivants. Ainsi, on dira :

« On a découvert une nouvelle espèce de fleurs en Mongolie. »

« Les félins se divisent en plusieurs espèces, parmi lesquelles les chats et les lions. »

Espèce de clown

Dans le langage courant, « espèce » est employé dans le sens d’une « sorte de », c’est-à-dire pour exprimer la ressemblance avec, ou l’appartenance à une catégorie de choses ou d’êtres :

• « Il avait une espèce de tournevis à la main. »
• « Ton mari, c’est une espèce de génie qui s’ignore. »

Comme invective, le terme « espèce » est également employé sans article, pour assimiler quelqu’un à une catégorie d’êtres réputés ignobles :

• « Espèce de minable ! »
• « Espèce de tarée ! »

Le féminin en toutes circonstances

Dans tous les cas, il s’agit d’assimiler un être ou un objet à une espèce : il est donc impossible d’écrire « un espèce ». Si l’on a tendance à commettre cette erreur, c’est peut-être parce que l’adjectif ou le participe qui suit « espèce » s’accorde avec le complément. Ainsi, on écrira :

• « Cette espèce de folle est terrifiante. »
• « Cette espèce de sorcière est arrivée en retard. »
• « Cette espèce de monstre est terrifiant. »
• « Cette espèce de crétin est arrivé en retard. »

En l’espèce, le mot « espèce » n’en demeure pas moins féminin dans tous les cas.