enquête administrativeAccusés de violence, des policiers municipaux de Marseille suspendus

Marseille : Accusés de violence, des policiers municipaux suspendus

enquête administrativeDiffusées sur BFMTV, des images d’une caméra de surveillance semblent montrer des policiers municipaux frappant un homme qui paraît ivre après une altercation
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Marseille fait le ménage dans sa police municipale. La mairie a annoncé mardi la suspension de huit agents de celle-ci et de son « centre de supervision urbain » (CSU), qui contrôle les caméras de surveillance de la voie publique, après des révélations sur de possibles violences ou manquements.

La mairie avait ouvert en mai une enquête administrative après la diffusion sur BFMTV d’images de policiers municipaux frappant un homme qui semble ivre après une altercation, avant que la caméra de surveillance ne soit détournée de la scène.

Une arme de service laissée sur un coin de table

Un opérateur du CSU, en arrêt et qui se dit victime de harcèlement depuis qu’il aurait signalé ces agissements, remontant à février 2023, avait alors reconnu être à l’origine de la diffusion des images.

Samedi, le quotidien régional La Provence avait fait de nouvelles révélations basées sur le témoignage et des enregistrements effectués par cet agent, Sébastien Florenti. Un enregistrement semble notamment indiquer que le mouvement de caméra lors de l’incident de février 2023 serait volontaire, d’autres contiennent des commentaires déplacés à propos de personnes filmées par la vidéosurveillance. L’agent décrit également une arme de service laissée sur un coin de table, ou encore des visionnages de séries au lieu des écrans de surveillance de la voie publique. La direction de la police évoque de son côté dans la presse le ressentiment de cet agent, qui a échoué deux fois à passer policier municipal et serait aigri.

Lundi, la municipalité divers gauche a indiqué que « l’enquête administrative déclenchée par la ville aux fins d’établir les faits et caractériser les fautes énoncées a permis d’identifier sept agents et conduit aux décisions suivantes : les sept agents sont immédiatement suspendus, dans l’attente de la tenue d’un conseil disciplinaire. La ville de Marseille dépose plainte contre ces sept agents afin que la justice puisse donner à ces faits les suites qu’elle jugera appropriées ».

Un des avocats s’étonne du « revirement de la mairie »

La mairie indique « saisir également le procureur de la République à l’encontre de l’agent à l’origine de la diffusion de vidéos et d’enregistrements réalisés en dehors de tout cadre légal », qui est lui aussi « suspendu à titre conservatoire, le temps de l’enquête ».

Me Victor Gioia, avocat de Sébastien Florenti s’est étonné « d’un revirement de la mairie qui, après avoir nié avec force l’évidence, a pris à la hâte une décision qui est incompréhensible et totalement injuste » concernant son client, qui a, selon lui « dans cette affaire le rôle de lanceur d’alerte ». Il a estimé que les autres sanctions, contre quatre policiers municipaux et trois agents du CSU, « visent des lampistes ».