Montpellier veut (aussi) son RER métropolitain
Transports•La septième ville de France a officiellement déposé sa candidature afin de bénéficier des crédits d’Etat des Services express régionaux métropolitains, un dossier dans lequel la concurrence est viveJérôme Diesnis
L'essentiel
- Après l’avoir annoncé un mois plus tôt, Montpellier a officiellement déposé sa candidature afin de bénéficier des Services express régionaux métropolitains, l’équivalent des RER métropolitains voulus par Emmanuel Macron.
- Treize communes devraient bénéficier des crédits d’Etat, mais la concurrence s’annonce forte puisque une trentaine de communes ont déposé un dossier au ministère des transports.
- Pour Michaël Delafosse (PS), le maire de Montpellier, « l’essor économique et démographique doit être logiquement soutenu (…). Nous sommes tous conscients qu’il faut accompagner le territoire dans cette labellisation. Je ne vois pas comment elle pourrait nous échapper »
Montpellier a officiellement déposé sa candidature afin de bénéficier du « RER métropolitain ». Cette « grande ambition nationale » voulue par Emmanuel Macron en novembre 2022 a pris vie le 28 décembre 2023 avec la loi Serm (Services express régionaux métropolitains). « Cette offre multimodale de services de transports en commun publics, hors région Île-de-France, s’appuiera prioritairement sur un renforcement de la desserte ferroviaire et comprendra obligatoirement une offre de cars express "à haut niveau de service" et des réseaux cyclables », évoque la loi.
Région Occitanie, département de l’Hérault et métropole de Montpellier (soutenus par le préfet, représentant de l’Etat dans l’Hérault, qui s’est engagé à financer la moitié de la phase d’études) ont signé hier la demande commune de faire partie des heureux élus. Une belle unanimité pour un projet qualifié d’essentiel sur un territoire dont « l’essor économique et démographique doit être logiquement soutenu », souligne le maire de la septième ville de France, Michaël Delafosse (PS).
La volonté politique est claire, d’autant plus à Montpellier où le transport est le grand chantier du mandat de la majorité socialiste élue en 2020 (tramway gratuit, création d’un réseau de bus à haut niveau de service et développement des voies cyclables). Mais la concurrence est vive. Une trentaine de villes a répondu à la loi du député des Bouches-du-Rhône Jean-Marc Zulesi (Renaissance). A l’origine, dix communes devaient bénéficier des crédits de l’Etat pour le développement, d’ici 2033, des infrastructures. Le chiffre (et les crédits) pourrait grimper jusqu’à 13 aujourd’hui.
« L’engagement fort de l’Etat est indispensable »
Les critères d’attribution de ces subventions n’ont encore pas filtré. « Il est indispensable qu’il y ait engagement fort de financement de la part de l’Etat », prévient Jean-Luc Gibelin (PCF), vice-président de la région en charge des mobilités pour tous et des infrastructures de transports. La région espère que ses deux projets de Serm, pour Toulouse et Montpellier, soient validés par l’Etat. « Nous sommes tous conscients qu’il faut accompagner le territoire dans cette labellisation. Je ne vois pas comment elle pourrait nous échapper », estime Michaël Delafosse.