La Ligue des droits de l’Homme s’inquiète « d’atteintes croissantes aux droits et libertés »
Au rapport•La Ligue des droits de l’Homme tient son 92e congrès jusqu’à lundi à BordeauxJ.D. avec AFP
L'essentiel
- La Ligue des droits de l’Homme tient son 92e congrès jusqu’à lundi à Bordeaux. Dans son rapport moral, son président, Patrick Baudouin, se montre très critique sur l’action de l’Etat.
- Selon lui, « des digues ont sauté face à la xénophobie et à la remise en cause de l’Etat de droit ».
- Il dénonce également les entraves au droit de manifester, « l’utilisation accrue des mesures de dissolution administrative », mais aussi la montée de l’antisémitisme dans la société et l’islamophobie.
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) s’alarme « d’atteintes croissantes aux droits et libertés » en France. Notamment celui de manifester. L’association tient son 92e congrès jusqu’à lundi à Bordeaux.
Dans son rapport moral, son président, Patrick Baudouin, alerte sur « le choix du pouvoir macroniste de reprendre les thématiques de la droite, voire de l’extrême droite dans les textes de lois proposés, comme bien sûr jusqu’à la caricature celle sur l’immigration ». Selon lui, « des digues ont sauté face à la xénophobie et à la remise en cause de l’Etat de droit ». Pour étayer son propos, il cite la volonté de l’exécutif de supprimer le droit du sol à Mayotte.
Il dénonce également un droit de manifester « entravé par un usage disproportionné et indiscriminé de la force publique », comme lors du rassemblement contre les mégabassines à Sainte-Soline en mars 2023. Mais aussi « par la multiplication des mesures d’interdiction », comme lors de rassemblements de soutien à Gaza après le 7 octobre 2023.
Inquiétudes autour des JO
Patrick Baudouin s’émeut d’une « utilisation accrue des mesures de dissolution administrative », comme celle du collectif écologiste radical Les Soulèvements de la Terre. Cette décision retoquée en novembre par le Conseil d’Etat, après un pourvoi soutenu par la LDH.
En outre, il s’alarme de la loi Jeux olympiques adoptée au printemps 2023, qui autorise jusqu’à mars 2025 le recours à la vidéosurveillance algorithmique. Il craint « que ce caractère temporaire se transforme en acquis définitif ».
Antisémitisme et islamophobie
Enfin, le président de cette association fondée en 1898 lors de l’affaire Dreyfus déplore une « intolérable remontée de l’antisémitisme, qu’il convient de dissocier de l’antisionisme et de la dénonciation des autorités israéliennes ». Il affirme que la Ligue des droits de l’homme luttera avec « le même engagement » face au « risque d’augmentation, déjà avérée, des actes islamophobes ».
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