Projet X, ces soirées qui finissent mal mais où l’on s’éclate (trop) bien
sacrée soirée•C’est quoi ces fêtes dites qui font encore parler aujourd’hui en France, douze ans après la sortie du film devenu culte ?Gilles Varela
Cela faisait un bon petit moment que l’on n’avait pas entendu parler d’une soirée « Projet X », qui par essence, dégénère bien souvent. Passée de mode ? Prise de conscience des dangers ? Pourtant, les soirées qui font trembler les parents souhaitant lâcher du lest à leurs ados en leur confiant la maison avant de pleurer toutes les larmes de leurs corps au petit matin, sévissent encore un peu.
Dernière en date dans la Meuse le 28 avril dernier, une soirée pendant laquelle entre 40 et 60 personnes se sont invitées par l’intermédiaire des réseaux sociaux dans une maison et ont dans la joie et les fous rires saccagés l’habitation d’une jeune fille qui espérait passer la soirée avec une poignée d’amis. Résultat, 50.000 euros de dégâts…
Un cauchemar pour les parents directement inspiré du film hollywoodien, sorti en 2012 au cinéma, Projet X. Pour la faire courte, dans ce film, trois adolescents organisent une fête massive qui dégénère rapidement en un chaos total, impliquant des centaines de personnes, des dommages matériels importants, et finalement, l’intervention de la police. Souvent devenu un terme générique pour qualifier une soirée qui dégénère, Projet X résonne depuis comme une fête sauvage et débridée, de liberté totale et d’excès, de comportements incontrôlés, souvent organisée sans autorisation et où l’on s’invite au grand désarroi du propriétaire. Une grosse fête pendant laquelle les participants consomment beaucoup d’alcool, de la drogue parfois aussi. Ces soirées sont devenues un véritable phénomène de société à la sortie du film, particulièrement chez les adolescents américains bien sûr puis partout en Europe.
Alcool et réseaux sociaux
Mais pour que la recette à cette recherche effrénée de reconnaissance et d’amusement chez les jeunes « soit bonne », il faut certains ingrédients, et pas que de l’alcool ou des hallucinogènes. Grâce aux réseaux sociaux, l’invitation à une soirée Projet X peut rapidement devenir virale. Des centaines (et plus parfois) de jeunes se retrouvent dans un même lieu, souvent inadapté, une maison ou un terrain privé. Là, excès et dérapages en tout genre sont de mises. L’absence de contrôle mène souvent à des comportements à risque, des incidents violents et des dégradations importantes dans une ambiance survoltée, désinhibée où l’on dépasse des limites. Le synonyme d’une fête extravagante où il n’est pas rare de voir un canapé traverser un mur… On s’amuse beaucoup, et puis cela tourne au cauchemar bien souvent pour les propriétaires. Des tables et des meubles renversés, des déchets et des cadavres de bouteilles partout, des graffitis et, voire pire, de l’urine sur les murs, mais aussi des vols de bijoux, de montres de luxe, d’œuvres d’art dégradées…
Des soirées dangereuses
Les soirées Projet X ne sont pas sans conséquences, et pas que pour les dégâts qui y sont généralement associés, mais aussi pour la santé des fêtards. Bousculades, accidents, bagarres, agressions sexuelles, comas éthyliques, overdoses, comportements dangereux, peuvent arriver. Côté légalité, quand la fête est finie, les organisateurs et les participants peuvent être poursuivis pour tapage nocturne, dégradations et violation de propriété privée.
Mieux vaut donc pour les parents garder un œil sur les réseaux sociaux avant la petite soirée chez soi de leur ado chéri. D’ailleurs, les plateformes, conscientes des risques, ont également mis en place des mesures pour limiter la diffusion de ce type d’événements. Une bonne idée car la lettre X n’a jamais été aussi fidèle au symbole de l’inconnu…