Ce mardi, première dame, écrivains célèbres, chefs cuisiniers renommés ou simples voisins ont partagé la même émotion. Serrés sur les bancs de l’église de Quincié-en-Beaujolais (Rhône) ils ont assisté aux funérailles du journaliste et homme de lettres, Bernard Pivot.

Le cercueil en bois clair, sans ornement ni photo, est arrivé en début d’après-midi au cœur de ce bourg de 1.300 habitants entouré de vignes et de collines, où a grandi le Bernard Pivot. Avant de disparaître, le présentateur, décédé la semaine dernière à l’âge de 89 ans, avait laissé des consignes pour que la cérémonie, célébrée par l’ancien curé du village, le père Rémy Forissier, soit intime et « très sobre », selon les responsables du diocèse.

« C’est un chagrin national »

Plusieurs personnalités, dont la Première Dame Brigitte Macron, l’auteur Eric-Emmanuel Schmitt ou le chef Georges Blanc, s’étaient toutefois glissées parmi les quelque 300 personnes réunies pour lui faire leurs adieux. « C’est un chagrin national. Dans l’admiration, on est tous frères », a commenté l’écrivain Erik Orsenna sur le parvis de l’église.

Présent dans l’assistance, Philippe Claudel, auteur des « Ames grises », a reconnu que Bernard Pivot était « quelqu’un qui avait un grand souci de la rigueur et de l’honnêteté ». Des valeurs que le nouveau président de l’Académie Goncourt se fera « une priorité » de préserver.

Après l’office, ouvert au public, un vin d’honneur de la cuvée Bernard Pivot a ensuite été servi. Le journaliste donnait en effet chaque année son nom à une cuvée de la cave coopérative de Quincié-en-Beaujolais. Bernard Pivot sera inhumé à Quincié aux côtés de ses parents dans l’intimité familiale.

Ce mardi matin, avant la cérémonie, l’école du village avait organisé une dictée en l’honneur de celui qui avait lancé, en 1985, les Dicos d’or, championnat d’orthographe vite devenu international.

Né à Lyon, Bernard Pivot a passé une partie de son enfance dans la maison familiale de Quincié où il a été conseiller municipal à la fin des années 1970. La bibliothèque porte déjà son nom. « C’était l’enfant du pays, comme on dit chez nous c’était un Quinciaton », a assuré le maire Daniel Michaud qui a prononcé un discours lors des funérailles.