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JO de Paris 2024 : « Je pensais qu’on allait voir la flamme qu’en centre-ville ! »
reportage•La flamme olympique fait des heureux, du nord au sud de la villeCaroline Delabroy
L'essentiel
- La flamme olympique traverse toute la ville de Marseille ce jeudi, avant un grand final prévu au Vélodrome.
- Au nord de la ville, au pied des lettres géantes « MARSEILLE » plantées à flanc de colline, le porteur de flamme Redouane Bougheraba était très attendu.
«Il est où Redouane ? » Au pied des lettres géantes « MARSEILLE », plantées au nord de la ville façon Hollywood, Karel, 9 ans, balaie le paysage avec l’éventail en carton distribué à l’entrée du site, qu’il a roulé en longue-vue. Partie ce jeudi matin de la Bonne Mère pour entamer son tour de la ville – avec Paris, Marseille est la seule ville en France à être ainsi traversée sur une journée entière – la flamme olympique est attendue d’un moment à l’autre avec, parmi les 200 relayeurs du jour, Redouane Bougheraba, le premier humoriste à remplir le Vélodrome.
« On l’a vu dans LOL », se réjouissent en chœur une ribambelle d’enfants autour de Karel. Un peu plus loin, Kassim, 8 ans, attend aussi Redouane, lui aussi venu en voisin avec sa famille. « Là, on va mieux la voir la flamme », assure son frère Amine, 11 ans, qui garde néanmoins un super souvenir de l’arrivée la veille au Vieux-Port : « C’était la joie ! ». Karel, de son côté, l’affirme fièrement : « On est restés jusqu’au milieu du concert d’Alonzo. »
« Allez l’OM ! »
A l’heure dite, 11h10, la flamme olympique fait son entrée sur le site, avec comme premier porteur le très attendu Redouane Bougheraba. Vêtu de blanc, la tenue officielle des relayeurs, il savoure l’instant et lâche plusieurs fois, devant un public ravi : « Allez l’OM ! ». C’est que ce soir se joue un match crucial pour une place en finale de la Ligue Europa…
« On ne voit pas Redouane maman, c’est une femme ! » En chemin, Mathilde L’Hôte, actrice locale de l’économie sociale et solidaire, a pris le relais. « Je sais que ça repassera dans longtemps, du coup c’est un moment historique », enchaîne Karel, toujours aussi enthousiaste, quand Séréna interroge : « Moi en vrai, cela ne me choque pas trop, c’est comme si tu prenais un briquet et que tu allumais une flamme. » Réponse des enfants en chœur : « C’est pas n’importe quelle flamme, c’est LA flamme ! »
« Je n’y serai pas dans cent ans, c’était le bon timing »
« Je pensais qu’on allait la voir qu’en centre-ville, là tout le monde va pouvoir en profiter », sourit Fathia, qui a aussi plaisir à revenir dans ce parc Foresta, désormais à l’abandon : « C’était magique, il y avait tout pour les enfants, des jeux, un jardin partagé, ils pouvaient aussi faire du poney. Il y avait plusieurs associations, qui ne se sont pas entendues. » Elle profite encore de la vue sur le port, où le porte-conteneurs de la CMA-CGM aux couleurs des JO trône toujours.
Redouane Bougheraba, lui, était « fier de représenter ma ville ». « C’est vraiment émouvant, c’est quelque chose d’historique », commente-t-il après coup, avant d’ajouter : « On dit que cela arrive tous les cent ans, il y a cent ans je n’étais pas là. Je n’y serai pas dans cent ans, c’était le bon timing. »
Après avoir traversé d’autres lieux emblématiques comme le Pharo, la Corniche, la marina olympique où se tiendront cet été les épreuves de voile, c’est le rappeur Soprano, enfant des quartiers Nord de Marseille, qui effectuera un spectaculaire relais sur le toit du Vélodrome. Pour un dernier allumage de chaudron avant départ de la flamme vendredi de Marseille, direction le Var.