Drogue : Sabrina Agresti-Roubache défend un statut de « repenti spécifique » pour les « nourrices »
Super nanny•Ces femmes pourraient être protégées « à condition qu’elles soient capables de livrer les informations qui permettent d’arrêter les réseaux criminels », a avancé la secrétaire d’Etat20 Minutes avec AFP
La secrétaire d’Etat chargée de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, souhaite que les femmes forcées de stocker de la drogue chez elles par des trafiquants, « les nourrices », bénéficient d’un statut de « repenti spécifique ». « Ce sont très souvent des mères célibataires qui ont agi sous la contrainte financière ou physique », a justifié Sabrina Agresti-Roubache dans une interview publiée lundi par le quotidien régional La Provence.
Les protéger « à condition » de livrer des infos utiles
La secrétaire d’Etat indique travailler à une telle mesure en lien avec le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti. Originaire de Marseille, ville particulièrement affectée par le trafic de drogue, elle a précisé que ces femmes pourraient être protégées « à condition qu’elles soient capables de livrer les informations qui permettent d’arrêter les réseaux criminels ».
« On voit de plus en plus de femmes dans ces organisations (de trafic de drogue, N.D.L.R.) et pas seulement dans la logistique, comme les “nourrices” qui gardent l’argent ou la drogue », avait souligné le patron de la police judiciaire pour une grande partie du sud de la France, Dominique Abbenanti, dans une interview à l’AFP fin 2023.
En exploitant les « vulnérabilités sociales » avec le recours à des « mules » (personnes transportant de la drogue) ou des « nourrices » (hommes ou femmes), les trafiquants de drogue représentent une menace pour l’Etat en valorisant un contre-modèle, avait mis en garde l’Office français de lutte antistupéfiants (Ofast) dès 2021. Les trafics de drogues prospèrent en France et les violences qu’ils génèrent ont atteint en 2023 un niveau record, selon l’Ofast.
Près de 4.000 interpellations en un mois
Nourri par une forte demande – cinq millions de consommateurs réguliers de cannabis, 600.000 de cocaïne, selon l’Office français des drogues et tendances addictives (OFDT) – le marché national des stupéfiants produit un chiffre d’affaires annuel estimé à trois milliards d’euros.
En mars, le gouvernement a intensifié les opérations de lutte contre les points de deal dans toute la France. En un mois, ces interventions baptisées « Place nette XXL » ont donné lieu à 3.814 interpellations, près de 600 présentations à un juge et 186 mandats de dépôt.
La secrétaire d’Etat a aussi indiqué vouloir lutter également contre la consommation, en particulier en mobilisant « plus de psychologues et de psychiatres » pour « la santé mentale des jeunes ».
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