Des publicités pour un livre « transphobe » brièvement affichées puis retirées à Paris et à Lyon
DISCRIMINATION•La Mairie de Paris a interpellé l’opérateur JCDecaux, dénonçant le « discours de haine » propagé par le livre « Transmania »20 Minutes avec AFP
«La transphobie est un délit. La haine de l’autre n’a pas sa place dans notre ville ». Premier adjoint à la Mairie de Paris, Emmanuel Grégoire a vu rouge en voyant ces derniers jours sur des panneaux publicitaires des affiches du livre Transmania. Sur le visuel en question, l’ouvrage, sorti le 11 avril, est présenté comme une « enquête sur les dérives de l’identité transgenre » qui s’infiltre dans toutes les sphères de la société ».
Dénonçant le « discours de haine » propagé par ce livre signé par Dora Moutot et Marguerite Stern, « connues pour leurs déboires transphobes », Emmanuel Grégoire a adressé mercredi une lettre à Jean-Charles Decaux, le patron du groupe publicitaire pour lui demander le retrait de cette affiche.
« Un acte de censure », selon l’une des autrices
La réaction de JCDecaux n’a pas traîné et les publicités ont été rapidement retirées. Idem à Lyon où l’opérateur avait été interpellé par le maire Grégory Doucet sur X. Le visuel « est également contraire à notre charte de la déontologie de la communication extérieure », a indiqué le groupe, présentant ses « excuses » aux personnes « que ces affiches ont pu heurter ». Sur le réseau X, Kam Hugh, drag-queen ayant participé à la première saison de l’émission Drag Race France, a également dénoncé mardi soir une « publicité ouvertement transphobe ».
Dénonçant « un acte de censure basé sur des suppositions plutôt que sur une analyse du contenu » ainsi qu’un « obscurantisme qui cherche à museler toute pensée critique », l’autrice Dora Moutot a assuré sur X que son livre n’était « pas transphobe ». Il s’agit d’une « enquête sourcée » qui s’intéresse notamment à « certains acteurs qui poussent les transitions de genre et en font des profits », a-t-elle ajouté.
La maison d’édition Magnus a, elle aussi, évoqué « une censure » et déploré que JCDecaux ait retiré les affiches « sans même prévenir ses propres clients ».