Y a-t-il un pilote à l’ambassade de la République islamique d’Iran en France ?

Après l’attaque d’Israël par des drones iraniens, dans la nuit de samedi à dimanche, Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a convoqué, ce lundi, l’ambassadeur d’Iran. « Notre message doit être celui de la fermeté, pour assurer la désescalade », a déclaré le ministre français. Une réunion avec un fantôme ou avec un diplomate en télétravail depuis son pays ? En effet, sur les réseaux, des voix affirment qu’il n’y a plus d’ambassadeur d’Iran en France depuis quelques années.

Sur le site de France diplomatie, la page consacrée à l’Iran ne donne pas vraiment envie d’aller faire du tourisme là-bas. « L’ensemble du territoire iranien est placé en rouge sur la carte des conseils aux voyageurs », lit-on en préambule, le Quai d’Orsay précisant ensuite que « tout visiteur français […] s’expose à un risque significatif d’arrestation, de détention arbitraire et de jugement inéquitable ». Et pour les Français qui seraient déjà en Iran, France diplomatie leur recommande « de quitter temporairement le pays ».

Un nouvel ambassadeur nommé il y a un mois

Bref, les relations ne sont pas folichonnes, à tel point que certains affirment même que le représentant de la République islamique d’Iran a été rappelé dans son pays il y a « quelques années ». En fait, il y a bien un représentant de l’Iran en France. Son nom figure d’ailleurs sur le site de l’ambassade, pas en tant qu’ambassadeur mais en tant que « chargé d’affaires ». Il s’appelle Seyed Hossein Samimifar, et il a pris ce poste en 2021, son rôle étant de remplir les fonctions d’ambassadeur en attendant le retour du diplomate en titre ou la nomination d’un nouvel ambassadeur.

On peut donc effectivement dire qu’entre 2021 et 2024, il n’y avait pas d’ambassadeur d’Iran en France. Mais ce n’est plus le cas. Il y a tout juste un mois, Téhéran a nommé Mohammad Amin-Nejad au poste d’ambassadeur à Paris selon l’agence de presse de la République islamique d’Iran (IRNA), une information confirmée par l’ambassade à 20 Minutes. Lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères iranien, Hossein Amirabdollahian, le nouvel ambassadeur lui a présenté sa « feuille de route » pour « contribuer davantage au développement des relations bilatérales ». A l’époque, le ministre iranien était d’ailleurs persuadé qu’il « existait des opportunités » pour « développer les relations politiques et économiques entre l’Iran et la France ».