Un homard, c’est bleu plutôt foncé, rouge quand c’est cuit, même s’il en existe aussi, mais plus rarement, des bleus indigo. Si l’on s’éloigne de ces couleurs, on tombe carrément dans l’exceptionnel, à tel point que les professionnels eux-mêmes en arrivent à se poser des questions. C’était justement le cas d’un équipage de pêcheurs du Pas-de-Calais lorsqu’ils ont retrouvé dans leurs casiers, fin février, un homard jaune.

Ils ont fait encore mieux que découvrir un « golden ticket » dans une boîte de céréales ces pêcheurs du Pas-de-Calais. Parce qu’en remontant dans leurs casiers un homard jaune, ils auraient aussi bien pu remporter le gros lot au loto. Selon la ville d’Etaples, qui rapporte cette histoire, choper un crustacé d’une telle couleur relève de l’exploit puisqu’il n’existe qu’un spécimen de homard jaune sur 30 millions.

Une « rare variation génétique »

Logiquement, parce qu’ils n’avaient jamais vu de homard jaune, les pêcheurs se sont quand même posé des questions sur la couleur de la bête, pêchée au large d’Ambleteuse. Mis de côté, c’est leur patron, Patrick Ramet, président de l’entreprise Opale Vivier, qui a réalisé à quel point cette découverte était exceptionnelle. Et plutôt que de le vendre, il a confié l’animal au musée aquarium Maréis pour qu’il puisse être montré au public.

La couleur or de ce homard n’a rien à voir avec une cause environnementale mais elle est le fruit d’une « rare variation génétique » naturelle qui modifie le pigment de la carapace. « Il a plus de pigment astaxanthine et moins de protéine crustacyanine qui lui donnent normalement la couleur bleue », précise la ville. Et si le jaune pénalise le homard dans son milieu naturel, le rendant plus visible aux prédateurs, il lui a néanmoins évité de terminer à la casserole.