Expulsé d’Israël, le Franco-Palestinien Salah Hamouri porte plainte pour tortures
justice•L’avocat franco-palestinien Salah Hamouri a porté plainte en mars pour détention arbitraire et tortures20 Minutes avec AFP
Expulsé de Jérusalem de force vers la France en 2022, l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri a porté plainte à Paris le 28 mars pour détention arbitraire et tortures. Les faits concernent son incarcération en Israël en 2022.
Dans cette plainte, Salah Hamouri est présenté comme « la cible d’un harcèlement intense de la part des autorités israéliennes et d’un déni de ses droits fondamentaux ».
Des privations de nourriture et de sommeil
Ses avocats affirment que leur client, âgé de 38 ans, a « fait l’objet de détentions arbitraires répétées et a subi des actes de tortures au cours de ces privations de liberté ».
Ils évoquent dans le document différentes « arrestations et détentions », entre 2001 et 2018, mais dénoncent surtout sa détention administrative « sans charge officielle » entre mars et décembre 2022, avant son expulsion vers la France.
Pour eux, divers faits relèvent de tortures, tels que les conditions de son transfert en juillet 2022 vers un nouveau lieu de détention, avec des privations de nourriture et de sommeil ; « l’isolement punitif » consécutif à sa grève de la faim ou la « restriction prolongée voire l’interdiction de contacts avec sa famille ». Un psychiatre français a décrit en septembre 2023 un « état de stress post-traumatique complet d’intensité sévère » chez Salah Hamouri, selon la plainte.
Une seconde plainte pour cyberharcèlement
Les avocats incluent dans leur dénonciation la révocation de son statut de résident permanent à Jérusalem « en raison d’un défaut d’allégeance envers d’Israël » ou encore son « exil forcé » vers la France fin 2022. Les deux avocats ont également porté plainte le même jour pour du cyberharcèlement visant M. Hamouri, présenté comme « une arme de destruction psychologique ».
Arrêté et emprisonné en 2005, Salah Hamouri a été condamné en 2008 à sept ans de prison par un tribunal israélien l’ayant reconnu coupable de participation à un projet d’assassinat d’Ovadia Yossef, ancien grand rabbin d’Israël. Israël le soupçonne de liens – ce qu’il nie – avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation jugée terroriste par l’Etat hébreu et l’Union européenne.
Sollicitée par l’AFP, l’Autorité pénitentiaire israélienne a répondu ne pas s’occuper des arrestations et que ces allégations lui étaient inconnues.