Cold cases : Aidez la justice à résoudre des affaires en regardant des vidéos
Affaires (dé) classées•Le pôle national des crimes sériels ou non élucidés (PCSNE) veut réveiller la mémoire d’éventuels témoins grâce à des vidéos résumant des affaires jamais résoluesMikaël Libert
A son arrivée à la Justice, Eric Dupond-Moretti avait bien l’intention de sortir des placards les nombreux dossiers d’affaires non élucidées qui dormaient sous la poussière des chambres d’instruction. Il y a deux ans maintenant, l’ancien ténor du barreau a donc créé le Pôle national des crimes sériels ou non élucidés (PCSNE). Son unique tâche : empêcher de dormir les criminels qui se croyaient tirés d’affaire. Et parce que réveiller les mémoires d’éventuels témoins est primordial dans ce type d’enquêtes, le PCSNE mise désormais sur la vidéo.
Le « violeur au couteau », premier « en quête d’indices »
Alors qu’il vient à peine de souffler ses deux bougies, le PCSNE a déjà à son palmarès le procès hors norme de Monique Olivier, compagne de Michel Fourniret, pour les meurtres de Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish, ainsi que pour la séquestration suivie de mort d’Estelle Mouzin. Le pôle cold cases est par ailleurs saisi de 105 affaires non résolues, dont celle du « violeur au couteau », sur laquelle est revenu, ce mardi, Pascal Prache, le procureur de la république de Nanterre.
Décembre 2011 : la police des Landes et de Gironde enquête sur deux affaires de viol, chacun commis par un homme armé d’un couteau. Grâce à l’ADN, le rapprochement est fait entre ces deux agressions, puis rapidement avec une troisième affaire datant de neuf ans plus tôt, à Melun.
Malgré les témoignages des victimes, l’ADN, la description précise du suspect et la diffusion de son portrait-robot, l’enquête n’avance pas. A ce jour, le violeur reste introuvable. Et s’il pouvait suffire d’un nouveau témoignage pour relancer les investigations, celui-ci ne vient pas. D’où l’idée de recourir à des appels à témoins « réalisés sous la forme de capsules vidéo », explique-t-on au ministère de la Justice.
« Vous avez la possibilité de relancer l’enquête ! »
Ce format, baptisé « en quête d’indices », diffusé sur le site du ministère de l’Intérieur, retrace pour chaque affaire les circonstances des faits. Les vidéos sont accompagnées d’une chronologie, d’une localisation précise des faits et d’éléments d’informations comme un portrait-robot, une photo de l’arme du crime…
« Grâce à votre témoignage, vous avez la possibilité de relancer l’enquête ! », est-il écrit sous la première vidéo « en quête d’indices », qui concerne donc le violeur au couteau. Un lien permet à quiconque aurait eu la mémoire rafraîchie par le petit film d’envoyer un mail directement à l’Office central pour la répression des violences aux personnes.
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