Qui est Olivier Tracoulat?
PORTRAIT•Cet individu est activement recherché dans le cadre de l'enquête sur la fusillade de Villiers-sur-Marne...Julien Ménielle
C'est l'homme le plus recherché de France. Deuxième malfrat à être formellement identifié par la police après Malek Khider pour sa participation présumée à la fusillade qui a coûté la vie à la policière municipale Aurélie Fouquet, Olivier Tracoulat court toujours. Si son avis de recherche décrit un «individu armé et très dangereux», ceux qui l'ont approché parlent de lui comme d'une petite frappe qui s'est bâti une image en prison.
Mince, culminant à 1,82 m, et portant parfois des lunettes, Olivier Tracoulat a la tête de l'emploi. Le bras gauche tatoué, les cheveux peroxydés, blonds presque blancs, il a été touché au côté gauche du visage par un tir du collègue d'Aurélie Fouquet. C'est d'ailleurs son ADN, prélevé dans le sang qu'il a laissé dans un véhicule et figurant au fichier national automatisé des empreintes génétiques, qui l'a confondu.
Mutinerie en prison
A 35 ans, Tracoulat a déjà passé plus de 10 ans derrière les barreaux. Condamné en 1996 pour le braquage d'une banque à moitié raté, il a connu pas moins de 19 établissements pénitentiaires avant sa libération, en 2007. Une expérience entamée alors que le suspect n'a que 21 ans, et dont il sortira endurci, avec une réputation et un carnet d'adresse étoffés.
En prison, Olivier Tracoulat joue les caïds et côtoie d'autres braqueurs. Pour survivre dans la jungle pénitentiaire, il s'adapte et hausse le ton. Agression de maton, tentative d'évasion du bureau d'un juge d'instruction, jusqu'à la mutinerie de la prison de Clairvaux, en 2003, dont il est l'un des meneurs. Un coup d'éclat qui lui vaudra, en 2004, d'être condamné à 3 ans de prison pour violence aggravée et destruction de biens.
Rangé, comme Khider
C'est dans cette même affaire de mutinerie qu'on entend parler une dernière fois de Tracoulat. En 2005, alors que son appel est examiné par le tribunal de Reims, il est évacué de la salle après avoir menacé les magistrats. Plus rien ensuite, et rien de plus depuis sa sortie de prison en 2007, date à laquelle il promet de se ranger, à l'image de son comparse Malek Khider, qu'il pourrait bien avoir croisé au cours de sa saga pénitentiaire.
Cette fois, le «braqueur à la petite semaine sans réel palmarès (...) a voulu jouer dans la cour des grands», raconte un policier cité par Le Parisien. Mais à la différence de Malek Khider, il est soupçonné d'avoir joué de la gachette. Et c'est avec une étiquette de tueur de flic qu'il poursuit sa cavale.