dangerEn Gironde, un pont fragilisé va être entièrement démonté et reconstruit

Gironde : Un pont routier qui menace de s’effondrer va être entièrement démonté et reconstruit

dangerLe pont de Bonzac, à Saint-Denis-de-Pile, souffre de corrosion, à la fois sur la charpente, sur les éléments de suspension (câbles porteurs et suspentes) et sur les pylônes, qui fait peser un risque d’effondrement
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Le conseil départemental de la Gironde a annoncé il y a quelques jours qu’il allait devoir procéder au démontage d’ici à 2025 du pont de Bonzac, pour le reconstruire.
  • Compte tenu de la corrosion qui s’accélère, « un risque d’effondrement du pont n’est pas à exclure », alerte la collectivité.
  • Déjà en 2020, des préconisations avaient conduit à l’abaissement du tonnage des véhicules autorisés, de 16 à 3,5 tonnes.

C’est une opération plutôt rare qui va être menée sur le pont de Bonzac, à Saint-Denis-de-Pile, près de Libourne (Gironde). Le conseil départemental a pris la décision de démonter entièrement l’ouvrage d’ici à l’année 2025, et de le reconstruire d’ici à 2028, pour des questions de sécurité.

Les riverains ont été informés de la situation en fin de semaine dernière, à l’issue d’une réunion publique. Et le préfet de la Gironde a annoncé ce jeudi avoir pris « un arrêté d’interdiction de stationnement, de circulation et de toute activité nautique sous le pont, afin d’assurer la sécurité des usagers ». L’ouvrage était déjà fermé à toute circulation depuis le mois de février, après une investigation structurelle du pont, menée avec le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), qui avait montré « une évolution plus rapide que prévu [de ses] pathologies ».

« La structure porteuse gravement altérée »

Il a en effet été constaté « une corrosion très présente, à la fois sur la charpente, sur les éléments de suspension (câbles porteurs et surtout suspentes) et sur les pylônes », qui évolue donc rapidement. « Des problèmes d’étanchéité généralisés sur le tablier ont également été constatés. »

Le pont de Saint-Denis-de-Pile a dû être classé 3U (catégorie la plus dégradée), ce qui signifie qu’il s’agit d’un « ouvrage dont la structure porteuse est gravement altérée mettant en cause la sécurité de l’usager à court terme ». En clair, « un risque d’effondrement du pont n’est pas à exclure et conforte la décision de fermeture et au-delà son démontage », en a conclu le conseil départemental.

Le département augmente sa vigilance concernant les ponts

Déjà reconstruit en 1941, le pont suspendu de Bonzac fait l’objet d’inspections régulières. En 1994 et 1997, elles avaient abouti à des travaux de remplacement de câbles, réalisés en 1998. Sa dernière inspection détaillée datait de 2020, et les préconisations avaient conduit à l’abaissement du tonnage des véhicules autorisés, de 16 tonnes à 3,5 tonnes, et à l’installation de dispositifs de rétrécissement de voie.

Le département de la Gironde rappelle que « dans sa logique de surveillance et de prévention », il « augmente sa vigilance concernant les ponts qui atteignent une certaine limite d’âge liée à plusieurs paramètres (charges lourdes, trafic intense, effets du dérèglement climatique…) ».

Des déviations sont mises en place pour les riverains, et un Comité de pilotage va être créé entre le département, la Cali (Communauté d’agglomération du Libournais) et les communes de Saint-Denis-de-Pile et Bonzac durant toute la période.