Restaurants : La mention « non fait maison » retirée de la proposition de loi
cuisine•Les professionnels de la restauration étaient opposés à cette mention et son côté « négatif ». La proposition de loi a finalement été enlevée20 Minutes avec AFP
Vous ne la verrez pas sur les cartes et menus. La mention « non fait maison » à afficher obligatoirement dans les restaurants a finalement été retirée de la proposition de loi du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, alors que les professionnels disent mardi appeler « à la rédaction d’un nouveau texte ».
Un retrait que déplore le gouvernement. « La ministre prend acte du retrait de cette proposition de loi qui portait en elle une belle ambition, celle d’une meilleure transparence au service des consommateurs », a indiqué le cabinet de la ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation Olivia Grégoire.
La ministre reste « disponible »
Cette proposition de loi « visant à instaurer la transparence sur la fabrication des plats servis en restauration » avait été déposée en début d’année, mais la conférence des présidents à l’Assemblée nationale en a acté le retrait mardi matin, selon une source parlementaire.
La ministre, qui avait appelé fin octobre à ce que soit signalé sur les cartes des 175.000 restaurants de France tout plat non « fait maison » reste « disponible pour reprendre les travaux avec les parlementaires s’ils le souhaitent », précise son cabinet.
« Les lobbyistes ont gagné »
Les deux plus importants syndicats patronaux de l’hôtellerie-restauration, le GHR et l’Umih, ont publié un communiqué mardi pour exprimer leur « satisfaction » après le retrait de la proposition de loi. Le texte, cosigné avec la CGAD, l’organisation des artisans des métiers de bouche (boulangers, charcutiers, traiteurs, pâtissiers, bouchers), précise que les acteurs refusent « de faire apparaître une mention négative » sur leur carte « ou tout autre support ».
« Nous proposons la mise en place d’un système d’affichage spécifique, obligatoire et harmonisé, permettant aux consommateurs d’identifier clairement les plats « fait maison” de ceux “non fait-maison”, à partir de produits industriels », disent toutefois les professionnels.
Richard Ramos, parlementaire Modem engagé sur le sujet de l’alimentation, a estimé que le retrait de la proposition de loi était une « mauvaise nouvelle ». « Les lobbyistes ont gagné », a-t-il déclaré mardi matin sur TF1, évoquant « les industriels qui font des produits tous préparés et les deux syndicats de la restauration qui ont plié face « aux industriels ». « Ce texte va revenir, je le redéposerai moi-même », a-t-il toutefois déclaré.