Chromosomes story27 demi-sœurs et demi-frères découvrent être nés d’un même père

Née par dons de sperme, une fratrie de 27 demi-frères et demi-sœurs tente de connaître l’identité du père

Chromosomes storyPas moins de 27 personnes issues de tous les coins de France ont découvert qu’elles avaient le même père biologique
Gilles Durand

G.D.

Quand le don de sperme s’emballe. Pas moins de 27 personnes issues de tous les coins de France ont découvert qu’elles avaient toutes en commun un père biologique, raconte Le Monde. Certaines espèrent, un jour, dénicher l’identité du « serial donneur ». Et, cette fois, ce n’est pas un film.

Cette incroyable histoire, encore inédite en France*, débute par des tests ADN réalisés via le site israélien de généalogie MyHeritage. Ce genre de recherches est interdit en France. En 2019, Maude, qui, à l’époque, a 37 ans, apprend, grâce aux résultats de ce test que six personnes partagent avec elle 25 % à 30 % d’ADN. Ce patrimoine génétique commun fait d’eux des demi-frères ou demi-sœurs. Un groupe WhatsApp baptisé « les demis » est alors créé pour les réunir.

Nés entre 1981 et 1994

Ce groupe ne fera que s’agrandir car en septembre 2023, quatre ans plus tard, Maude reçoit une notification de la plateforme de généalogie pour la prévenir qu’ils sont finalement 19 à partager les mêmes gènes. Le chiffre passera à 27 avec le recoupement d’une demi-sœur baptisée Claire. Stupéfaction générale.

La plupart acceptent une invitation à se retrouver pour évoquer notamment leurs liens de parenté. Et comment cette situation a pu survenir. Car tous sont nés par insémination entre 1981 et 1994, un peu partout en France. Ainsi, les dons de sperme sont issus de différents Centres d’étude et de conservation du sperme (Cecos) situés à Lille, Rouen, Nancy, Besançon, Lyon et Grenoble.

Peut-être 300 personnes issues du même père

L’association PMAnonyme, qui s’occupe des gens nés par dons, évoque même, en extrapolant les statistiques, la possibilité de 300 personnes issues de ce même père. Car en plus des Cecos, des banques privées ont pu être fréquentées, dans les années 1980, par cet individu. Aucun registre centralisé n’existe en France pour pouvoir croiser les données et repérer les récidivistes.

Ainsi, c’est bien la piste d’un « donneur itinérant » qui est envisagée dans cette histoire de gamètes : un homme qui semble avoir agi avec persévérance pour passer à chaque fois la batterie de tests nécessaires. Aujourd’hui, quatre « demis » ont effectué des démarches pour connaître l’identité de ce père inconnu. Sans succès.

*Aux Pays-Bas, un certain Jonathan Meijer est accusé d’avoir engendré plus de 550 enfants. Une association néerlandaise a porté plainte en 2017.