religionsL’Église et les représentants musulmans opposés à l'« aide à mourir »

Fin de vie : L’Eglise et les représentants musulmans s’opposent vivement au projet de loi sur l’« aide à mourir »

religionsDes représentants musulmans et catholiques ont fait part de leur opposition face à l’annonce d’Emmanuel Macron d’un projet de loi sur la fin de vie prévoyant une « aide à mourir »
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Emmanuel Macron a récemment annoncé un prochain projet de loi sur la fin de vie, qui prévoirait la possibilité d’une « aide à mourir ».
  • Côté catholique, le président de la Conférence des évêques de France a dénoncé une loi « qui infléchira tout notre système de santé vers la mort comme solution ».
  • Le recteur de la Grande mosquée de Paris, s’est quant à lui dit « très inquiet » du projet de loi, parlant de « mort provoquée ».

Une « loi de fraternité » qui crée la discorde. Les réactions des représentants catholiques et musulmans ne se sont pas fait attendre, après l’annonce d’un projet de loi sur « l’aide à mourir » par Emmanuel Macron, dimanche.

Présenté en avril en Conseil des ministres, le projet de loi sur la fin de vie devrait ouvrir la possibilité d’une « aide à mourir », qui pourra être appliquée dans une « situation déterminée, avec des critères précis ».

« Une tromperie » pour le président de la Conférence des évêques de France

« Appeler ''loi de fraternité'' un texte qui ouvre à la fois le suicide assisté et l’euthanasie est une tromperie. Une telle loi, quoi qu’on veuille, infléchira tout notre système de santé vers la mort comme solution », a dénoncé dans une interview à La Croix Eric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France.

L’évêque de Nanterre Matthieu Rougé a quant à lui dénoncé sur France Inter « une très mauvaise surprise » à la fois « triste et préoccupante ». « Ce qui aide à mourir de manière pleinement humaine, ce n’est pas un produit létal, c’est l’affection, la considération, l’attention », a martelé Mgr de Moulins-Beaufort.

« Parler d’aide à mourir, c’est hideux »

De son côté, le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz s’est dit « très inquiet », estimant qu'« il y a énormément d’ambiguïté sur le suicide assisté, l’euthanasie… ». « Parler d’aide à mourir, c’est hideux », a affirmé à l’AFP le religieux musulman, en parlant de « mort provoquée ».

Sur ce plan, les lignes rouges sont respectées aux yeux du grand rabbin Haïm Korsia, car « on n’ouvre pas de nouveaux droits ni de nouvelles libertés ».

« Pas une logique pure de suicide assisté », juge la Fédération protestante de France

« On n’est pas dans quelque chose qui s’apparente à du suicide assisté », puisque « ce n’est pas quelqu’un qui va se tuer mais qui va arrêter de souffrir », a affirmé Haïm Korsia à l’AFP.

Pour le président de la Fédération protestante de France (FPF) Christian Krieger également, « on n’est pas dans une logique pure de suicide assisté », même si les difficultés d’application risquent de s’avérer nombreuses : « il y a un grand flou sur le moyen terme, quel médecin saura prédire ce que cela signifie ? » s’est-il interrogé auprès de l’AFP.

Pour y voir plus clair sur la différence entre suicide assisté, euthanasie et aide à mourir, retrouvez notre article sur le sujet.