La SNCF réclame 2.000 euros à une étudiante qui s’est fait usurper son identité
cauchemar•La victime est contrainte de déposer plainte à chaque nouvelle fraude20 Minutes avec agence
C’est une faille bien connue et largement exploitée. Une jeune alternante en comptabilité de Bergerac (Dordogne) a eu la mauvaise surprise d’apprendre début février 2024 que le centre des finances publiques de Bordeaux lui réclamait près de 2.000 euros en raison de sept amendes majorées de la SNCF.
Son identité a été usurpée par un usager voyageant sans billet. Pour l’heure, aucune issue n’a été trouvée pour résoudre la situation, explique France Bleu Périgord.
Un abus simple
Pour l’étudiante, les difficultés ont débuté le 10 février par la découverte d’un prélèvement de 500 euros de la Direction générale des Finances publiques (DGFIP), la mettant à découvert de 400 euros. Une cinquantaine d’appels et un mail avec le centre de Bordeaux ont été nécessaires pour permettre à la jeune femme de comprendre le problème.
Ce type de cas arrive régulièrement, puisque les contrôleurs dans les trains ne sont pas en mesure de vérifier la carte d’identité présentée par un fraudeur. « Tout le monde est conscient de la faille, mais personne ne fait quelque chose », déplore la jeune femme. Sauf que tant que l’usurpation d’identité n’a pas été prouvée par la police et la justice, la DGFIP ne peut pas intervenir.
Une procédure complexe
Tout cela place ainsi l’alternante en grande difficulté. « On m’a prélevé plus de 60 % de mon salaire. J’angoisse dès que je me connecte sur mon compte bancaire », a-t-elle exprimé, alors qu’elle dit envisager de quitter la France pour échapper aux potentielles futures amendes. Pour se protéger et prouver qu’elle n’est pas dans le train, elle est obligée de garder tous ses tickets de caisse et de faire signer des déclarations de présence par son employeur et ses proches.
D’après France Bleu, Pour espérer trouver une issue, la jeune femme doit faire remonter une copie de sa plainte auprès de la DGFIP régionale, et contacter l’Officier du Ministère Public (OMP), qui est un agent de police chargé de traiter ce type d’affaires.
La DGFIP pourra ensuite suspendre les prélèvements, tandis que l’OMP pourra inviter tous les services de recouvrement à ne plus effectuer de prélèvements sans vérification sur son compte. Elle devra toutefois déposer plainte et prouver qu’elle n’était pas dans le train à chaque nouvelle fraude.