Un détenu du centre pénitentiaire de Fresnes (Val-de-Marne) a contracté une « leptospirose avec atteinte hépatique » et a été hospitalisé dans un état critique le 28 novembre dernier au Kremlin-Bicêtre, révèle Le Parisien. Cette maladie grave se transmet par l’urine des rats. Un juge d’application des peines (JAP) du tribunal judiciaire de Créteil a qualifié les conditions de détention du prisonnier de « contraires à [la] dignité humaine, voire dégradantes ».

Un « danger de mort » pour les détenus

Après avoir été pris en charge dans le coma et avoir passé un mois en soins intensifs, l’homme de 32 ans a été réintégré dans un secteur infesté de rats. Son avocat a donc saisi la justice le 12 janvier. Une JAP s’est déplacée à Fresnes pour constater les conditions de vie des détenus et son rapport est accablant : insalubrité, manque de meubles pour ranger ses affaires, moisissures…

De plus, l’absence de réfrigérateur oblige les détenus à stocker leurs produits frais « sur le bord de leur fenêtre, ce qui attire les rats qui grignotent les produits, et font leurs besoins dessus », indique la magistrate dans son ordonnance. Tous les éléments relevés exposent les prisonniers à un « danger de mort », selon la juge.

Le détenu transféré en Normandie

Cette dernière a sommé l’administration pénitentiaire de « mettre fin à ces conditions de détention, par tout moyen », sous un mois, le 1er février dernier. Le parquet de Créteil a fait appel, mais la chambre de l’application des peines a confirmé la demande de la magistrate le 14 février. Un pourvoi en cassation a été formulé dans la foulée par le parquet général.

De son côté, le détenu a été transféré dans un établissement normand. Incarcéré depuis 2021, il est libérable en septembre 2026. Selon son avocat, Me Nabil Boudi, il souffre de « séquelles », dont un « dysfonctionnement rénal » et un « amaigrissement ».