L’imam Mahjoub Mahjoubi a été interpellé en vue de son expulsion
Drapeau satanique•Dans un prêche controversé, l’imam de nationalité tunisienne s’en était pris au drapeau tricolore. Il avait tenté depuis de clarifier son propos. Il a été arrêté à son domicile ce jeudiJérôme Diesnis
L'essentiel
- L’avocat de Mahjoub Mahjoubi a confirmé, auprès de 20 Minutes, l’arrestation de l’imam, ce jeudi, à son domicile, en vue de son expulsion.
- Le religieux a suscité une forte controverse après un prêche diffusé sur les réseaux sociaux où il qualifiait le drapeau tricolore de satanique. Il a, depuis, tenté d’expliquer qu’il ne visait pas le drapeau français.
- Son arrestation pourrait être suivie de son expulsion, si la Tunisie accepte de l’accueillir.
L’imam Mahjoub Mahjoubi a été interpellé peu après midi, ce jeudi, en vue de son expulsion. L’information de BFMTV, a été confirmée à 20 Minutes par son avocat, Samir Hamroun. Un arrêté d’expulsion signé du ministère de l’intérieur lui a été notifié lors de son arrestation. Un recours en référé devrait être déposé dans la journée, mais celui-ci n’est pas suspensif. C’est désormais à la Tunisie qu’il revient de délivrer un laissez-passer.
Dans une vidéo, qui circule sur les réseaux sociaux, publiée la semaine dernière, cet imam de nationalité tunisienne basé à Bagnols-sur-Cèze, dont le titre de séjour allait jusqu’en 2029, prêchait contre le drapeau tricolore. « Toutes les gouvernances vont chuter, évoquait le religieux. On n’aura plus tous ces drapeaux tricolores qui nous gangrènent, qui nous font mal à la tête, qui n’ont aucune valeur auprès d’Allah. La seule valeur qu’ils ont, c’est une valeur satanique ».
« Les faits sont relatifs à plusieurs prêches en février »
Il avait depuis rejeté toute volonté de haine envers le drapeau français et évoqué un « lapsus. Croyez-moi, il n’a jamais été question dans mes propos, ni de loin ni de près, de dire que le drapeau français est satanique. Je parlais du monde musulman et du football ».
Le préfet Jérôme Bonet avait saisi le procureur de la République de Nîmes, lequel avait ouvert une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme. « Cela va bien au-delà des propos relatifs à un drapeau, ils relèvent de l’apologie du terrorisme, ou remettent en cause gravement les valeurs de la République. Les faits sont relatifs à plusieurs prêches en février, pas seulement à la vidéo qui tourne actuellement. Ils concernent la considération du peuple juif, qualifié d’ennemi, de la place de la femme dans notre société ou de la valorisation d’une approche extrémiste de l’islam. »