Rennes : « On en efface un et il y en a un autre le lendemain »… Le combat sans fin contre les tags
PROPRETÉ•L’an dernier, la municipalité a déboursé un million d’euros pour nettoyer les murs des bâtiments souillés
Jérôme Gicquel
L'essentiel
- Dans la capitale bretonne, le nombre de tags a doublé en cinq ans avec de plus en plus d’inscriptions injurieuses, racistes ou appelant au meurtre.
- Douze agents sont chargés de nettoyer les tags au quotidien.
- Cette mission de propreté représente un sacré budget pour la ville qui a déboursé l’an dernier un million d’euros.
«ACAB », « Zbeul général », « Nik la BAC » ou le mystérieux « Caca ». Une virée dans le centre-ville de Rennes s’apparente à une balade poétique si l’on prend le temps d’apprécier la prose sur les murs. Au printemps dernier, en pleine contestation contre la réforme des retraites, les tagueurs s’en étaient d’ailleurs donné à cœur joie, repeignant presque tous les bâtiments et les commerces de la capitale bretonne.
De quoi donner du boulot aux agents chargés d’enlever les tags, qui ont effacé et nettoyé plus de 45.000 m² de surface souillée l’an dernier. « Cela a doublé en cinq ans », reconnaît Cyrille Morel, inquiet de voir les tags injurieux, racistes ou appelant au meurtre se multiplier. « C’est un tiers des tags et pour ceux-là, nous intervenons le plus rapidement possible, dans un délai d’un ou deux jours », souligne l’élu.
Un budget d’un million d’euros pour les enlever
Enlever tous ces tags représente aussi un sacré budget. L’an dernier, ce n’est pas moins d’un million d’euros qui ont été déboursés, contre 600.000 à 700.000 euros les années précédentes. « C’est autant d’argent qui n’est pas consacré à d’autres politiques comme les subventions aux associations ou les actions sociales », assure Cyrille Morel.
Sur le terrain, deux agents sillonnent la ville pour recenser les tags et prévenir leurs dix collègues chargés de les enlever. « On connaît bien certaines signatures mais il y en a certains où l’on ne comprend rien au message », sourit l’un d’entre eux. Armés de pulvérisateurs ou de produits chimiques, ces agents municipaux constatent bien que la situation s’est dégradée avec des tags qui pullulent partout en ville.
Leur combat quotidien s’apparente d’ailleurs à une histoire sans fin. « A certains endroits, on va effacer un tag un jour et il y en aura un autre dès le lendemain », soupire un agent. Même si peu d’auteurs se font attraper, les tags constituent un délit passible d’une amende de 3.750 euros pouvant être accompagnée d’une peine de travail d’intérêt général.