Un cas malheureusement loin d’être isolé. Dans la commune de Carmaux, dans le Tarn, deux chiennes, Rubis et Neige, âgées respectivement de 6 et 3 ans, avaient été retrouvées dans un état alarmant, amaigries, dans les rues de la ville. Elles ont été récupérées et emmenées chez un vétérinaire, qui a établi que les deux animaux souffraient de cachexie avancée, avec un poids évalué entre 5 et 8 kg en dessous de la normale, ainsi que des lésions sur tout le corps dues à une infestation importante de puces.

Les chiennes ont été prises en charge par la SPA. Alerté par la situation, un des défenseurs a pu photographier le chenil, présent dans le jardin du propriétaire. Le constat est alors sans équivoque : le chenil est tapissé d’excréments. Un environnement qui coïncide avec le témoignage de deux témoins assurant avoir aperçu Rubis et Neige dans le chenil, dans un état de maigreur extrême.

Un propriétaire qui nie, puis minimise

Le propriétaire a rapidement pu être identifié grâce au fichier ICAD, le fichier national d’identification des animaux domestiques. Il s’agit d’un homme d’une quarantaine d’années. Deux jours après la découverte des chiennes, l’unité de Protection Animale se rend au domicile de l’homme, qui a alors fraîchement nettoyé le chenil.

Le propriétaire affirme d’abord aux policiers que ces animaux n’ont jamais été maltraités. Finalement, après audition, il avoue avoir observé une aggravation significative de l’état de santé de Rubis et Neige depuis novembre, mais estimait alors qu’elles étaient victimes de vers mais qu’elles mangeaient malgré tout à leur faim. L’homme atteste avoir également infligé un « jeûne » d’une journée par semaine à ses animaux, une « méthode d’anciens » selon ses propres dires.

Mise en cause (seulement) pour « négligence »

Face aux photographies des chiennes et de leur chenil avant le nettoyage, il a finalement été contraint de reconnaître l’état préoccupant de ses deux animaux. L’enquête a également démontré que Rubis et Neige n’avaient pas été examinées par un vétérinaire depuis la date de leur dernier vaccin, en juin 2021.

L’audience, prévue au tribunal de police d’Albi le 8 mars prochain, jugera le propriétaire pour des faits de négligence, l’intention délibérée de faire du mal à ses animaux n’ayant pas été démontrée. Une remise des chiennes à une œuvre de protection animale sera également demandée durant l’audience.