Manifestations des agriculteurs : Miss France Agricole 2024 « à moitié convaincue » par les annonces de Gabriel Attal
Mi-figue Mi-raisin•Lou-Anne Jannel, jeune agricultrice ariégeoise, élue Miss France Agricole 2024, dit attendre « des actes concrets » après les annonces de Gabriel Attal concernant le mouvement des agriculteursMaëva Fassino
Bien que la majorité des blocages des agriculteurs aient été levés après les annonces faites par le gouvernement jeudi dernier, une grande partie des agriculteurs ne sont pas (encore) totalement satisfaits de la réponse de l’Etat à leur colère. Lou-Anne Jannel, une jeune agricultrice de 23 ans, qui a été élue Miss France Agricole le 16 décembre dernier, ne fait pas exception.
La jeune Ariégeoise se dit « à moitié convaincue » par les annonces conjointes du Premier ministre Gabriel Attal, de Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, et de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. « Pour l’instant, c’est sûr que ce ne sont que des paroles. Nous attendons les actes », explique-t-elle.
« Mettre l’écharpe au combat »
Elle reconnaît cependant que des solutions ont été proposées. « On n’allait pas partir sans rien, ça, c’est sûr », assure la jeune femme, qui s’était rendue sur le blocage de A20, à Carbonne, pour apporter son soutien à ses confrères et consœurs. « Après, il y a tellement de choses à régler, tellement de problématiques, que je ne peux pas en vouloir au gouvernement de ne pas avoir tout abordé », concède Lou-Anne.
Partageant son quotidien sur ses différents réseaux sociaux, Miss France Agricole n’a pas manqué d’afficher son soutien également sur ces plateformes. Une façon pour elle de « mettre l’écharpe au combat ». Lors de sa venue sur le blocage de Carbonne, elle la portait fièrement. « Ça permet de donner de la visibilité, donc je souhaite l’utiliser à bon escient », indique la jeune Miss.
« C’était la goutte d’eau »
Concernant les agriculteurs qui continuent de se mobiliser. « Je les comprends, bien sûr, chacun a ses revendications. Puis, on doit faire face à tellement de choses, que là, l’augmentation du prix du GNR [gazole non routier, utilisé pour les tracteurs, N.D.L.R.], c’était la goutte d’eau », confie Lou-Anne.
Une goutte d’eau qui a fait déborder un vase rempli notamment par la problématique de la réglementation inégale des OGM en Europe, celle de la MHE, une maladie qui touche de nombreux bovins notamment en France, ou encore les différentes taxes auxquels sont soumis les travailleurs agricoles. Miss France Agricole espère que le mouvement de revendication aura permis au gouvernement de prendre conscience de la souffrance des agriculteurs.