bizutageLa ministre Oudéa-Castéra, grande source d’inspiration pour les slogans

Grève des enseignants : « Oudéa-Castéra au coin ! », entre 20 % et 47 % de grévistes

bizutageLa nouvelle ministre de l’Education nationale a dû faire face ce jeudi à une première mobilisation du monde enseignant depuis sa nomination, dont elle a largement inspiré les slogans
Grève des enseignants : « Oudéa-Castéra au coin ! », entre 20 % et 47 % de grévistes
20 Minutes avec AFP

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Pour les règles de calcul, le résultat laisse à désirer. Selon le ministère de l’Education nationale, 20,26 % étaient en grève ce jeudi pour un premier jour de « colère » après la nomination d’Amélie Oudéa-Castéra et ses déclarations polémiques sur l’école publique. Le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, estime de son côté à 47 % le taux de grévistes dans les collèges et lycées, et la FSU-Snuipp, principal syndicat du primaire, avançait le chiffre de 40 % dans les écoles maternelles et élémentaires.

Dans les cortèges, notamment celui qui s’est élancé en début d’après-midi à Paris, la nouvelle ministre a été une source d’inspiration inépuisable pour les slogans. « Oudéa-Castéra 0/20 Au coin ! », « Oudéa-Castéra médaille d’or du mépris », « AOC : mets tes baskets (tu seras moins hors-sol) », pouvait-on lire sur des pancartes des manifestants dont beaucoup avaient collé sur leurs vestes des autocollants « mépris 2024 », avec les anneaux olympiques.

« On nous parle d’uniformes et de Marseillaise alors qu’on manque de moyens »

« Le catalyseur de notre colère, c’est clairement les déclarations de Mme Oudéa-Castéra, que nous vivons comme une provocation adressée à l’école publique. Ce qui nous rassemble ici, c’est la défense de l’école publique », a déclaré Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes. « C’est important pour nous de revendiquer de meilleures conditions de travail » et de « défendre des salaires meilleurs, car on n’a pas été suffisamment revalorisés », a relevé Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNUipp. « Les propos du gouvernement sur la politique éducative, sur le "choc des savoirs" sont complètement en déconnexion », a-t-elle ajouté. « On nous parle d’uniformes et de Marseillaise aussi alors qu’on manque de moyens ».

Ailleurs en France, au moins 1.600 personnes se sont rassemblées à Marseille, 2.300 à Rennes, 2.300 Nantes et 1.700 à Rouen selon les autorités, 1.200 à Brest selon les syndicats. « Groupes de niveau = classes ghetto », « Toutes les AOC ne sont pas des grands crus », ont proclamé des pancartes à Nantes ou à Marseille.

Des blocages de lycées

Des élèves ont aussi participé à contestation en bloquant des lycées jeudi matin à Paris, Marseille ou encore Montpellier. « Je suis ici pour protester contre la ministre de l’Education, le fait qu’elle reste en poste malgré ce qu’elle fait » et « aussi contre le SNU [Service national universel] et l’uniforme », a expliqué à l’AFP une lycéenne en première devant le lycée Voltaire à Paris où environ 200 jeunes se sont rassemblés.

L’appel à la grève à destination de l’ensemble des personnels de l’éducation a été lancé en décembre, avant l’arrivée d’Amélie Oudéa-Castéra rue de Grenelle pour succéder à Gabriel Attal, nommé à Matignon. Mais « AOC », promue il y a trois semaines à la tête d’un super-ministère, dans lequel l’Education et la Jeunesse s’ajoutent aux Sports et aux Jeux olympiques dont elle avait déjà la charge, a cristallisé le mécontentement du monde enseignant.