L’agriculteur qui voulait « affamer les Parisiens » fait le buzz sur X
colère•Sur le réseau social, de nombreux internautes ont réagi aux propos d’un éleveur qui participait aux manifestations ce lundi20 Minutes avec agence
«Le but, c’est d’affamer les Parisiens. » Avec cette petite phrase prononcée au micro de BFMTV ce lundi, Benoît Durand a provoqué une vague de réactions sur X (ex-Twitter). Tantôt amusés, tantôt outrés, les internautes s’en sont donné à cœur joie sur la Toile à la suite des propos de cet éleveur et céréalier présent à Chartres (Eure-et-Loir) pour manifester auprès de ses collègues agriculteurs.
Même pas peur !
« L’essentiel, c’est de paralyser la France de près ou de loin. Nous, on tient siège ici à Chartres, on est à une heure de Paris, pour nous ça fait partie du blocus », avait-il déclaré alors qu’il se trouvait au niveau de l’autoroute A11. « Les Parisiens ont vécu des confinements dans 30 m2, croisent des rats tous les jours, affrontent la ligne 13 et tu voudrais leur faire peur ? », a ainsi réagi une utilisatrice du réseau social.
« A ta place, je me méfierais… La dernière fois que Paris a eu faim, il y a eu des répercussions ! », écrit un Twitto tout en partageant l’illustration d’une guillotine pendant la Révolution. Si les réactions ironiques se sont multipliées après les déclarations de l’agriculteur, d’autres s’agacent du blocage de la capitale. Ils rappellent que tous les Parisiens ne sont pas aisés et que le siège de la ville n’est pas une solution.
Confondu avec un homonyme
« Qu’ils s’occupent de leurs vrais ennemis chez les agroalimentaires, au gouvernement et surtout au sein de certains de leurs syndicats et il y a de quoi faire ! », s’énerve ainsi une internaute. « Vu que Rungis alimente 18 millions de Français, ça m’étonnerait que le gouvernement les laisse faire. Il y a des limites », pointe une autre.
Mais parmi les messages partagés sur Twitter, on retrouve également des attaques injustifiées à l’encontre de Benoît Durand. Comme l’a repéré le service CheckNews de Libération, l’homme a en effet été confondu avec un homonyme qui serait responsable d’une société de négoce agricole. Celle-ci aurait fait d’énormes bénéfices ces dernières années, en Normandie.
« Une phrase sortie du contexte »
Or, il ne s’agit pas du même Benoît Durand. L’agriculteur interrogé par BFMTV est bien installé sur la commune de Fontaine-la-Guyon, en Eure-et-Loir. Le capital social de son exploitation s’élèverait à 400.000 euros et l’homme aurait reçu ces trois dernières années 148.000 euros d’aides de la part de la Politique agricole commune (PAC).
« Une phrase sortie du contexte ou dite sur le coup de la colère n’est pas forcément à prendre au premier degré », s’est justifié Benoît Durand auprès de CheckNews. « Bien sûr, je ne souhaite à aucun d’entre nous, ni même aux Parisiens, d’être affamés. Nous sommes à saturation. »
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