Marseille : Des conditions de garde à vue « indignes » pointées du doigt dans les commissariats
Cellules•La justice administrative a ordonné ce lundi d’améliorer les conditions de garde à vue des deux principaux commissariats de Marseille20 Minutes avec AFP
Des toilettes manquantes, des matelas dépourvus de couverture ou d’alèses quand les cellules en sont dotées, des repas non distribués… la liste des dysfonctionnements est longue. Ce lundi, la justice administrative a épinglé les deux principaux commissariats de Marseille. Dénonçant des conditions de garde à vue « indignes » et portant atteinte à l'« intégrité » des suspects, elle a ordonné la rénovation des cellules.
Cette décision fait suite à la visite du bâtonnier de l’ordre des avocats. Dans une ordonnance datée de ce lundi, le tribunal administratif de Marseille exige notamment l’installation de toilettes ainsi qu'« un système de renouvellement d’air et de chauffage garantissant l’hygiène », que ce soit au commissariat des quartiers déshérités du nord de la ville ou à l’hôtel de police de l’Evêché.
Trois mois max pour se conformer aux règles
Dans le détail, elle estime que chaque cellule doit être nettoyée quotidiennement et dotée d'« un protège matelas, d’un matelas dans un état satisfaisant, d’une couverture ». De même le juge administratif demande que les gardés à vue puissent bénéficier de « repas réguliers trois fois par jour, de kits d’hygiène, d’un masque, de gel hydroalcoolique » et d'« une quantité adaptée d’eau potable ».
Les locaux « entretien de l’avocat » devront également être déplacés, afin notamment de respecter les droits de la défense dans l’attente de travaux. Et un bouton d’appel devra être disponible pour chaque gardé à vue. Le juge des référés donne des délais d’un à trois mois au ministère de l’Intérieur pour se conformer à ses demandes, sous peine d’une astreinte de 250 euros par jour de retard.