Le sexisme gangrène toujours autant la société française. C’est la principale conclusion du cinquième rapport annuel sur l’état du sexisme en France réalisé par le Haut Conseil à l’Égalité (HCE) à l’occasion de son dixième anniversaire. Ces travaux relayés par un communiqué montrent notamment que certains stéréotypes perdurent et que l’action des pouvoirs publics est perçue comme insuffisante. Ce constat a amené le HCE à lancer une nouvelle campagne du 23 au 27 janvier 2024.

Concrètement, ce rapport annuel du HCE remis à Emmanuel Macron s’est basé sur les derniers chiffres officiels et sur un baromètre réalisé en interrogeant un échantillon de 2.500 personnes représentatif de la population française. Les résultats montrent que si l’existence du sexisme est de plus en plus reconnue et validée, cela ne signifie pas pour autant que le phénomène recule, en particulier au sein de la population masculine.

Des inégalités pour huit femmes sur dix

L’enquête a par exemple montré que près d’un quart des hommes de 25 à 34 ans estime toujours qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter. 40 % de l’ensemble des hommes interrogés considèrent quant à eux normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper des enfants, indique un communiqué du HCE. Du côté des femmes, 80 % ont déclaré avoir déjà subi des inégalités de traitement avec les hommes, et 37 % ont assuré avoir vécu des rapports sexuels non consentis.

En réponse à ces chiffres alarmants, le HCE a proposé un plan d’urgence global d’amélioration des moyens en matière de protection et de répression. En matière de prévention, l’instance souhaite mieux réguler les contenus proposés sur Internet, notamment ceux venant dégrader l’image des femmes et alimenter les stéréotypes. Une campagne de communication a par ailleurs été menée cette semaine, avec plusieurs dizaines de passages télévisés et spots radio, ainsi que la diffusion d’une fiction sonore sur les violences sexistes et sexuelles.