Uniforme à l’école : Gris et bleu marine, les couleurs tendance de la rentrée 2024
VIEUX JEU•Le ministère de l’Education va bientôt présenter les uniformes qui vont être expérimentés à la rentrée prochaine
R. G.-V.
La France, c’est bien connu, est le pays de la mode, de la haute couture. C’est aussi un pays très « vieux jeu » qui considère une possible généralisation de l’uniforme à l’école… pour peu que les expérimentations soient concluantes, comme l’a expliqué Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse du 16 janvier. Pour ces expérimentations, d’après Le Figaro qui révèle l’image de ces uniformes, la France a sorti ses plus belles étoffes, ses plus belles couleurs : du blanc, du gris, du bleu marine. Non, contrairement aux apparences, ce ne sera pas que pour l’école de police ou de gendarmerie.
Si cette révélation nous permet de nous projeter en 1950 – pardon – à la rentrée 2024, il a surtout pour but de séduire de nouvelles collectivités. Ce sont en effet les communes (pour les écoles), les départements (pour les collèges) et les régions (pour les lycées) qui décident ou pas de tester le dispositif dans certains de leurs établissements. Pour le moment, une centaine est partante, toutes sont dirigées par des élus macronistes, de droite, ou d’extrême droite. Car ce « trousseau » proposé par l’Etat est une sorte de kit clé en main pour les collectivités qui n’ont pas les moyens ou trouvent trop complexe d’en concevoir un. Seule la région Auvergne-Rhône-Alpes, dirigée par le LR Laurent Wauquiez, a présenté son propre défilé en décembre.
Unisexe
Dans un cas comme dans l’autre, les fashionistas reconnaîtront qu’on est plutôt sur une tenue sportswear que sur une tenue stricte l’anglaise, avec sa veste, ou même de certains établissements privés français. Toujours d’après Le Figaro, une tenue complète pour l’année coûte 200 euros. Les familles ne devraient pas avoir à s’en acquitter, le coût devrait être réparti entre l’Etat et la collectivité en question. Pour le moment, pour la rentrée prochaine, entre 20.000 et 25.000 élèves sont concernés sur… 12 millions.
On ne défilera pas avec ça à la prochaine fashion week, on en est certain. Vous me direz, ce n’est pas le but. Notez aussi que s’il y a une différence entre les plus jeunes qui, en maternelle, porteront une blouse, et les plus âgés, qui porteront un polo sous un pull, il n’y en a pas entre filles et garçons. N’est-elle pas là, dans cet uniforme appelé de ses vœux depuis des décennies, la prochaine panique des conservateurs contre ce « gendeur » mal faisant qui oblige nos filles à s’habiller comme des garçons ?