NatalitéLe « réarmement démographique » de Macron ne passe pas chez les féministes

« Laissez nos utérus en paix »... Le « réarmement démographique » d'Emmanuel Macron ne passe pas chez les féministes

NatalitéFace à la hausse de l'infertilité, le chef de l’État a appelé mardi à « grand plan de lutte contre ce fléau ». De quoi susciter un « malaise » chez certains féministes
20 Minutes avec AFP

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Ce sont quelques phrases qui ne sont pas passées inaperçues. Dans sa longue intervention puis lors de son question réponse mardi soir, Emmanuel Macron a appelé à « réarmement démographique ». Il évoquait là la hausse de l'infertilité, un problème qu'il a qualifié de « tabou du siècle ». Le chef de l'Etat a alors ensuite annoncé qu'un « grand plan de lutte contre ce fléau serait engagé. Afin de relancer une natalité en berne, il a également annoncé la création d'un « congé de naissance » pour remplacer le congé parental actuel, peu rémunéré et de moins en moins utilisé.

De quoi suciter quelques réactions dans les rangs féministes et parmi la gauche, qui y voient une tentative de contrôler le corps des femmes. « La mise en place de politiques natalistes, profondément contraires à l'autonomie des femmes, constitue une régression politique et sociale préoccupante », a réagi mercredi la Fédération nationale des centres d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), exprimant sa « vive inquiétude ».

« Laissez nos utérus en paix », a lancé de son côté la présidente de la Fondation des femmes Anne-Cécile Mailfert sur son compte X (ex-Twitter).

A gauche, de nombreux élus ont aussi fait part de leur opposition sur le réseau social. « Réarmement démographique ? Le corps des femmes n'est pas une arme... tous ces concepts fumeux sont inquiétants », a estimé le député LFI Alexis Corbière. La cheffe des écologistes Marine Tondelier a exprimé pour sa part son « malaise » et dressé un parallèle avec le livre « La Servante écarlate » de Margaret Atwood, roman d'anticipation décrivant un régime totalitaire où les femmes sont asservies. Quant à Arthur Delaporte, porte-parole du groupe PS à l'Assemblée nationale, il a dénoncé des « injonctions natalistes ».

Le nombre de naissances a reculé de 6,6% en France en 2023

A l'inverse, le Rassemblement national (RN) a salué la prise en compte de la question de la natalité tout en se montrant prudent quant aux modalités des annonces d'Emmanuel Macron. « La natalité, là c'est alerte rouge » en termes de nombre de naissances, a déclaré le porte-parole du parti d'extrême-droite Philippe Ballard sur Franceinfo. Or « un pays qui fait des bébés croit en lui, en l'avenir, ce qui n'est plus le cas à l'heure actuelle".

Quelque 3,3 millions de Français seraient aujourd'hui directement touchés par la question de l'infertilité. Le nombre de naissances a quant à lui reculé de 6,6% en France en 2023, passant sous la barre symbolique des 700.000 pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.