INSÉCURITÉTout savoir sur les menaces d’enlèvements de « gamines de la ZUP » à Valence

Valence : Ce que l’on sait sur les menaces d’enlèvements de « gamines de la ZUP »

INSÉCURITÉUn sondage a circulé sur Instagram demandant s’il fallait « enlever les gamines de la ZUP », le quartier du Plan à Valence, face à cette situation la mairie va porter plainte
Elise Martin

Elise Martin

L'essentiel

  • En milieu de semaine dernière, un sondage a été publié sur les réseaux sociaux, demandant s’il fallait « enlever » ou non, « les gamines de la ZUP », surnom donné au quartier du Plan à Valence, dans la Drôme.
  • Cette publication, désormais supprimée, a été prise très au sérieux par un collectif de parents qui a décidé d’alerter les pouvoirs publics à travers un courrier.
  • Des renforts de la police nationale et municipale ont été déployés près des établissements scolaires du quartier. La ville a également porté plainte pour « trouble à l’ordre public », a confirmé à 20 Minutes le maire Nicolas Daragon.

Tout part d’un sondage publié sur Instagram la semaine dernière. « On enlève les gamines de la ZUP ? Oui ou non », questionne un utilisateur dont le post a été supprimé depuis sa publication. L’internaute parlait du quartier du Plan, à Valence, dans la Drôme. Des menaces qui ont sérieusement inquiété des parents d’élèves, prêts à déscolariser leurs enfants. Ce lundi, les patrouilles de police nationale et municipale ont été renforcées autour des écoles du quartier. 20 Minutes fait le point.

Un sondage sur Instagram

En milieu de semaine dernière, un compte Instagram, désormais introuvable, a semé la panique dans le quartier du Plan à Valence en demandant, via un sondage : « On enlève les gamines de la ZUP ? ». Avant d’être supprimée, la publication a été vue par un collectif de parents des écoles Pierre Brossolette et Jules Vallès qui a alors alerté, à travers un courrier, les pouvoirs publics vendredi soir, de ces « menaces d’enlèvements ».

Interrogés par France Bleu, ces parents se sont dits prêts à « déscolariser leurs enfants » des établissements scolaires si des mesures n’étaient pas prises. Ils réclamaient ainsi des renforts « conséquents » de forces de l’ordre près des écoles ainsi qu’être reçu par le préfet de la Drôme et le maire de Valence.

Des mesures prises par la préfecture et la municipalité

« Nous avons réagi dès la réception du mail », assure le maire de Valence, Nicolas Daragon. « Une rencontre a ainsi d’ores et déjà eu lieu ce lundi matin, poursuit-il. Et nous avons également renforcé, aux côtés de la police nationale, nos patrouilles de la police municipale. Les effectifs sont également sur place pour la sortie des écoles. Et nous maintiendrons ce dispositif le temps qu’il faudra pour rétablir le calme. »

La municipalité a également déposé plainte pour « trouble à l’ordre public ». « On peut trouver l’auteur de ce message », insiste l’élu LR, agacé de ces « menaces sous couvert d’anonymat ». Une enquête a d’ailleurs été ouverte au sujet du sondage.

Le maire ajoute : « Mais ça reste une publication sur les réseaux sociaux, un lieu où de nombreuses bêtises et incohérences peuvent circuler, notamment pour faire naître de la psychose. Elle mérite qu’on soit prudent, vu la situation tendue du quartier, et qu’on prenne toutes les mesures nécessaires de précaution mais j’appelle au calme et à rester raisonnable. »

Une autre réunion, organisée par la préfecture en présence du maire et du collectif de parents, devrait se tenir durant la semaine.

Un climat de « guérilla » qui règne depuis des mois, voire des années

Si ces menaces d’enlèvements ont été prises au sérieux par les parents, c’est parce qu’un « climat de guérilla » règne depuis des mois dans ce quartier de Valence. En juin dernier, une rixe avait éclaté entre deux groupes d’individus, dont un provenant du quartier des Fontbarlettes, devant des parents et des enfants. Des menaces de morts avaient été lancées. Deux écoles ont ensuite été fermées, les professeurs exerçant leur droit de retrait. Des CRS avaient été envoyés pour sécuriser les lieux pour le reste de la semaine. Un mois plus tôt, quatre personnes avaient été tuées par balle en une dizaine de jours.

Face à cette situation, la mairie assure « faire son maximum » dans son champ de compétences. « Des médiateurs sont présents dans les quartiers, la police municipale a été renforcée, il y a la maison pour tous aussi, cite Nicolas Daragon. Nous continuons d’avoir avec les services de l’Etat, une démarche proactive sur le sujet avec une sécurisation nettement plus importante que sur le reste du territoire, du fait de son statut. »