Sanction ?Une famille sans-abri hébergée dans une école, la directrice convoquée

Toulouse : Une directrice convoquée au rectorat pour avoir hébergé une famille sans-abri au sein de l’école

Sanction ?La directrice de l’école élémentaire Simone-Veil, au sud-ouest de Toulouse, a été convoquée par le rectorat. Elle avait ouvert les portes à une famille de sans-abri en novembre dernier
M.F. avec AFP

M.F. avec AFP

Une sanction serait-elle en vue ? La directrice de l’école élémentaire Simone-Veil, à Toulouse, a été convoquée par le rectorat vendredi matin pour avoir ouvert les locaux de son établissement à une famille de sans-abri, a-t-on appris auprès de l’intéressée et des syndicats.

« C’était une convocation pour me questionner sur le procès-verbal de l’huissier qui a eu lieu suite à l’occupation le 27 novembre. C’était pour savoir si c’était en tant que directrice que j’ai ouvert l’école ou en tant que citoyenne. C’est en tant que citoyenne que je l’ai fait », a indiqué la directrice à l’AFP, à la sortie de sa convocation.

Tantôt soutenue tantôt pointée du doigt

Un rassemblement a été organisé par le collectif « Jamais sans toit dans mon école » et le syndicat FSU-SNUIPP, devant le rectorat, alors que la directrice y était entendue. Une dizaine de membres du personnel de l’établissement et des parents d’élève sont venus en soutien. « C’était une décision collective », a affirmé Pinar Soylemez, une accompagnante d’élève en situation de handicap (AESH) à l’école Simone-Veil.

Interrogé sur France Bleue Occitanie le matin même, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, a estimé « que cette directrice d’école s’est mise hors la loi ». Contacté par l’AFP, le rectorat, lui, n’avait pas répondu vendredi en fin d’après-midi.

Pour « tirer la sonnette d’alarme »

Le 27 novembre, les locaux de l’école ont été ouverts à une famille de sans-abri formée des deux parents et de trois enfants, âgés de 7 à 15 ans, par le collectif « Jamais sans toit dans mon école ». Ce collectif se compose de parents d’élèves et d’enseignants, et a été à l'origine de plusieurs actions similaires dans la Ville rose. Des membres du personnel de cette école élémentaire, dont la directrice de l’établissement, ont également pris part à l’initiative.

« La décision (d’occuper l’école) a été prise pour tirer la sonnette d’alarme. Cela faisait trois semaines qu’on ne proposait pas de solution et que des familles étaient à la rue », a indiqué la directrice, assurant qu’aucune sanction n’avait été évoquée pour l’heure par le rectorat. Depuis l’occupation, la famille a été relogée, selon les membres du personnel de l’établissement scolaire.