Précarité : Près d’un étudiant sur cinq ne mange pas à sa faim en France
budget•Selon une étude, 14 % des étudiants doivent travailler plus de douze heures par semaine pour subvenir à leurs besoins20 Minutes avec agence
Selon une étude de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage)*, un étudiant sur cinq ne peut pas manger à sa faim en France. Ainsi, 20 % des étudiants non boursiers n’auraient pas la capacité financière de manger dans les restaurants universitaires, révèle France Info ce mercredi.
Durant l’été 2023, une première étude avait déjà mis en avant la précarité des étudiants français, rappelle Le Parisien. À cette époque, 49 % d’entre eux devaient renoncer à des achats alimentaires, soit deux fois plus de personnes que sur l’ensemble de la population. Mais ce n’est pas tout, puisque 4 à 5 étudiants sur 10 doivent renoncer aux achats liés aux loisirs, à l’habillement ou encore à l’aménagement de leurs logements.
Des étudiants contraints de travailler
L’Ile-de-France semble être la région la plus touchée par la précarité estudiantine avec 6,1 % des jeunes concernés, contre 5,4 % pour le reste du pays. Ils sont 58 % à désirer vivre dans un logement Crous, sans pouvoir en faire la demande. Un chiffre largement supérieur à celui des autres régions, qui s’élève en moyenne à 37 %. Certains étudiants renonceraient à ces logements à cause de leur insalubrité.
Selon la Fage, 76 % des étudiants ne connaissent pas les aides dont il pourrait bénéficier grâce au Crous. 41 % doivent également avoir un travail pour subvenir à leurs besoins et financer leurs études. Pour 14 % d’entre eux, cet emploi leur demande un investissement de plus de douze heures par semaine. Un temps qu’ils devraient pouvoir consacrer à leur cursus scolaire.
Investir dans les logements étudiants
« S’endormir le ventre vide et étudier le ventre vide, ce ne sont pas des conditions pour faire des études », explique à France Info Sarah Biche, vice-présidente chargée des affaires sociales du premier syndicat étudiant. Pour pallier ce problème, la Fage souhaite l’élargissement du repas à 1 euro pour tous les étudiants dans les restaurants universitaires, ainsi que le gel des loyers et des charges.
« On se souvient du plan 60.000 [Logements étudiants, lancé en 2018] qui n’a pas du tout abouti, avec seulement 50 % des logements qui ont réellement été construits », confie Sarah Biche. Pour elle, il est essentiel d’investir dans « le parc [de logement] social, mais aussi dans toutes les parties prenantes de l’enseignement supérieur ».
*Etude menée en ligne entre le 23 septembre et le 10 décembre 2023 sur un panel de 7.531 étudiants