«C’est le plus beau cadeau de Noël qu’on pouvait faire à la population du centre Alsace. » A quelques jours des fêtes, le maire de Châtenois (Bas-Rhin) a peut-être déjà débouché quelques bouteilles. Il faut comprendre Luc Adoneth : le chantier du contournement de sa commune devrait bientôt reprendre après avoir été à l’arrêt depuis le 12 mai. Depuis que le tribunal administratif de Strasbourg avait suspendu les travaux de cette route d’environ cinq kilomètres qui était alors presque achevée.

Un accord amiable a été trouvé entre la Collectivité européenne d’Alsace, l’Etat et… Alsace Nature, à l’origine du recours devant la justice. Après un long bras de fer, les parties ont accepté de négocier et sont parvenues à une solution, approuvée lundi à l’unanimité lors de la séance plénière de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA).

Ce protocole « prévoit une reprise rapide du chantier en contrepartie de mesures environnementales supplémentaires », a expliqué le président (LR) de la CEA Frédéric Bierry. Quelles sont-elles ? « Nous avons obtenu 40 hectares de plus », révèle à 20 Minutes le directeur de l’association écologiste Stéphane Giraud. Ce qui devrait donc porter le total à plus de 90 hectares de compensations environnementales. « On arrivera à plus du triple de la surface pris par la route d’environ 25 hectares, c’est énorme », grince le maire de Châtenois en soulignant également les surcoûts que toute la procédure aura engendré : « entre 4 et 5 millions d’euros à la charge de la CeA, j’aurais préféré que cet argent des contribuables aillent ailleurs ». « Mais je suis ravi que le bon sens ait prévalu », ajoute vite l’élu, qui attend maintenant le retour des engins de chantier.

« Sortie par le haut »

Quand ? Cela dépendra de la justice. La CEA va maintenant déposer une nouvelle demande d’autorisation environnementale. Le protocole prévoit aussi le sursis à exécution du jugement du tribunal administratif de Strasbourg de mai afin de pouvoir reprendre les travaux. « Ca pourrait repartir en février ou mars », estime Stéphane Giraud, satisfait lui aussi qu’une « sortie par le haut » ait été trouvée. « Ce compromis nous paraît de nature à poser un jalon sur l’ambition que doivent dorénavant avoir les projets routiers », ajoute-t-il.

« Pour la fin d’année 2024, tout devrait être fini si les conditions météorogologiques le permettent », synthétise Luc Adoneth. Alors ce sera peut-être un nouveau cadeau de Noël pour tous les automobilistes qui se retrouvent souvent bloqués dans la commune matin et soir.