Terrorisme : « On est sur une menace très particulière de microfinancement »
prévention•L’ancien procureur général près la Cour de cassation François Molins a appelé à intensifier l’étude du « microfinancement » des organisations terroristes20 Minutes avec AFP
C’est du côté de l’argent qu’il faut regarder pour faire face à la menace terroriste. Entre l’approche des Jeux olympiques et un terrain fertile pour les groupes djihadistes à l’étranger, la France peut, une nouvelle fois, être une cible de choix pour les attentats islamistes. Face à cette menace qualifiée de « durable » par François Molins, l’ancien procureur général près la Cour de cassation appelle vendredi à intensifier l’étude du « microfinancement » des organisations terroristes. « En suivant l’argent, on peut trouver des terroristes », résume-t-il.
Interrogé sur les risques à l’approche des JO en France, François Molins a souligné que la France s’intégrait « dans un univers » avec la « réactivation du djihadisme dans la zone afghane », « la résilience de Daesh, qui commet des attentats », ou encore une « métastase » continue dans les zones du Sahel.
Des flux « atypiques »
« On est sur une menace très particulière de microfinancement », a insisté l’ancien procureur général, lors du premier colloque du service de renseignement financier Tracfin qui émet des signalements à l’autorité judiciaire sur des flux financiers suspects. Le « caractère atypique » de certains flux doit « attirer l’attention sur la préparation d’attentats ou les velléités au départ » pour le djihad, a détaillé celui qui a été le visage de l’antiterrorisme face à la vague d’attentats lancée en 2015 en France.
« Une petite somme, croisée avec d’autres renseignements, peut être extrêmement intéressante pour la justice », a-t-il souligné, détaillant que « le budget » des attentats qui ont frappé la France en 2015 était évalué à « environ 150.000 euros ». Avant ces attentats, « on travaillait mal » sur les signalements émis par Tracfin, qui n’étaient pas traités « en interne » par des services spécialisés dans l’antiterrorisme, reconnaît avec humilité François Molins.