Seine-Maritime : Un exercice de noyade dans une école de police choque, le formateur suspendu
polémique•L’IGPN a lancé une enquête administrative et le formateur de l’école de police d’Oissel, près de Rouen, a été suspendu20 Minutes avec AFP
La « police des polices » se penche sur l’affaire d’un exercice plus que perturbant filmé dans une école de police. L’IGPN a lancé une enquête administrative et le formateur de l’école de police d’Oissel, près de Rouen, a été suspendu après la diffusion d’une vidéo montrant un simulacre de noyade imposé aux élèves, a annoncé la police nationale jeudi.
Cette vidéo, révélée par Le Parisien et BFMTV, montre des élèves de cette école accroupis le long d’un mur, un tissu noir sur la tête sur laquelle on leur verse de l’eau tandis qu’on leur demande de chanter la Marseillaise.
Condamnation de l’administration et du ministre
Dans un message posté sur X, la police nationale a expliqué qu’il s’agissait d’une « initiative d’un formateur en école de police ». « Ce comportement et cette méthode ne peuvent pas être tolérés et sont fermement condamnés par la direction générale de la police nationale », a ajouté l’institution en annonçant l’enquête de l’IGPN, la « suspension du formateur en techniques de sécurité en intervention (FTSI) » et la convocation du directeur de l’école par le Directeur général de la police nationale (DGPN).
Interrogé sur France 2 jeudi matin, Gérald Darmanin a jugé que c’était « tout à fait inacceptable ». « J’ai demandé qu’on suspende en effet ce formateur, de convoquer le directeur de l’école de police d’Oissel. Il sera convoqué d’ici la fin de la semaine, on tirera d’ailleurs les conséquences », a dit le ministre de l’Intérieur. « Il n’y a aucune possibilité de faire ce genre de choses absolument inacceptables », a insisté le ministre de l’Intérieur, « et la police nationale, y compris dans ses écoles, doit respecter les règles comme tout le monde ».
« Ce policier moniteur a déjà été signalé par le passé pour ce type de méthodes qui sont hors déontologie », a indiqué à l’AFP une source syndicale policière, précisant qu’il s’agit d’un « moniteur spécialisé en technique d’intervention de police et de tir ». « C’est un dérapage, cela ne correspond pas à la pédagogie enseignée au sein de l’école », a assuré la même source. Sollicitée par l’AFP, la direction de l’école n’a pas répondu dans l’immédiat.