Marseille : Des bancs rouges pour ne pas oublier les victimes de féminicides
VIOLENCES FAITES AUX FEMMES•La ville de Marseille a installé cinq bancs de couleur rouge en mémoire des victimes de féminicide, en amont de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes20 Minutes avec AFP
«D’un seul banc rouge, faire digue » : en amont de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes samedi, cinq bancs rouges ont été installés jeudi dans des parcs de Marseille, pour rendre hommage aux victimes de féminicides.
Ces bancs rouges sont « le symbole de l’indicible, de ce qui devrait ne pas être : l’assassinat de femmes par leur conjoint ou leur ex-conjoint », a déclaré Nathalie Tessier, conseillère municipale de la deuxième ville de France chargée du droit des femmes, en présence d’une délégation de militantes pour l’égalité de différents pays africains.
« Un hommage, un symbole mais aussi une forme de lutte »
« Rouge comme ça, ça va faire parler » et ainsi « on ne les oublie pas » : « c’est à la fois un hommage, un symbole mais c’est aussi une forme de lutte », a ajouté l’élue avant de dévoiler le banc flambant neuf installé dans un parc du nord de la ville depuis lequel le panorama sur la baie de Marseille est époustouflant.
« Depuis 2006, il y a en moyenne 100 femmes par an qui sont victimes de féminicide en France », a relevé pour sa part Annick Karsenty, la présidente du comité marseillais de l’association Femmes solidaires, association à l’initiative des bancs rouges en France.
Une initiative corse
Les premiers ont été installés en Corse en 2017 après que « la fille d’une de nos adhérentes a été assassinée par son conjoint », retrace-t-elle. Depuis, une vingtaine a fleuri sur l’île méditerranéenne et partout ailleurs en France. « Les violences faites aux femmes et les féminicides touchent tous les milieux sociaux, la ville comme la campagne », a insisté Nathalie Tessier. En France, une femme « meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint », rappelle la plaque apposée sur le banc.
« Il faut que les femmes trouvent l’occasion de se protéger, de se mettre à l’abri et surtout de dénoncer parce que, dans mon pays, les femmes ont toujours peur de dénoncer leur bourreau et c’est aussi l’une des raisons qui contribue à ce que cela perdure : (…) ayons le courage de dire stop, ça suffit », a plaidé de son côté Pamela Audrey Derom, fondatrice du Réseau des filles et femmes Elites pour le développement en Centrafrique.
Cinq femmes engagées pour l’égalité en Tanzanie, au Rwanda, en République centrafricaine, en Guinée-Bissau et en République démocratique du Congo sont cette semaine en visite d’étude à Marseille.