Noël à Strasbourg : Se loger dans une ville qui attend 3 millions de touristes, une mission impossible ?
tourisme•Attention spoiler : trouver un logement à quelques jours du lancement du marché de Noël dans le centre-ville de Strasbourg n’est pas un cadeauGilles Varela
L'essentiel
- L’opération Strasbourg capitale de Noël débute ce vendredi et va voir près de trois millions de visiteurs débarquer dans la ville jusqu’au 24 décembre prochain.
- A deux jours du lancement du marché de Noël, trouver un logement dans le centre-ville de la capitale alsacienne est un vrai chemin de croix.
- S’il est quasiment impossible de trouver une chambre à un prix abordable dans l’hypercentre en cette fin novembre, « 20 Minutes les bons tuyaux » vous refile quelques solutions.
Noël arrive à grandes bottes mais Strasbourg ne fera pas forcément de cadeaux à la vague de visiteurs qui va déferler sur son marché de Noël. Alors autant le dire tout de suite pour tuer le suspense, à moins d’y mettre le prix, et encore cela n’est pas gagné, trouver une chambre disponible dans l’hypercentre de la capitale alsacienne s’avère d’ores et déjà une mission difficile.
« Le taux de réservation est bon, on devrait revenir à taux d’occupation qui était celui d’avant le Covid-19, se félicite Véronique Siegel, présidente de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) du Bas-Rhin. On sent que qu’il y a une envie de venir. On s’attend à une belle saison. » Une « envie de venir » certes mais comment rester ? Dans la Grande Ile, là où sont installés la majorité des 300 chalets de Noël, le taux d’occupation oscille déjà entre 95 % et 99 % selon les jours choisis, que ce soit pour un hôtel, un appartement, une chambre indique le site de réservation en ligne Booking.
Dans l’hypercentre, c’est presque impossible
Ce qui est vrai un jour ne l’est pas forcément le lendemain. Sur différents sites de réservation en ligne consultés par 20 Minutes, il est toujours possible de dénicher la perle rare, le prix canon. Mais dans l’hypercentre de Strasbourg, ça se corse. Tout ce qui est rare est cher et les dernières chambres sont proposées à des prix exorbitants. « Beaucoup de visiteurs ont réservé depuis longtemps, souligne Véronique Siegel. Certains réservent d’année en année, et dans l’ensemble les réservations pour cette escapade de Noël commencent juste après l’été, en rentrant de vacances. » Des taux d’occupation de rêve pour les professionnels qui, lissés sur 12 mois, permettent de consolider le reste de l’année « quand on a des charges à payer et que le chiffre d’affaires ne le permet pas », souligne la présidente de l’Umih67.
Pour exemple, ne reste à ce jour de disponible pour deux personnes, dans un rayon d’un kilomètre autour de la cathédrale, qu’une toute petite poignée de chambres pour le premier week-end du 25 novembre… avec un tarif de base en moyenne de 500 euros la nuitée. Et puis c’est l’escalade au fur et à mesure que les week-ends s’égrènent et que les dernières chambres sont louées. Là, c’est direct du 99 % de taux d’occupation et pour un tarif qui descend rarement en dessous de 800 euros par nuit, pire encore pour l’avant-dernier week-end de Noël.
Des tarifs « confrontés à la résistance du marché »
Des tarifs et des disponibilités qui explosent avant que le cyclone ne se dégonfle dès la veille du réveillon, soit le samedi 23 décembre. Cette nuit-là, il sera à nouveau possible de se loger dans le centre-ville à condition de débourser tout de même dans les 300 à 400 euros pour cette seule nuit, puis dans les 200 euros les jours suivants. A ce moment-là, les chalets auront fermé leurs portes et seront en cours de démontage à partir du 26 décembre, jour férié en Alsace.
Des prix relevés que n’a pas forcément constatés la présidente de l’Umih qui table plutôt sur une moyenne de 400 à 500 euros la nuitée. Des tarifs qui « de toute façon sont confrontés à la résistance du marché », explique-t-elle. « Chaque hôtelier est libre de faire ses prix mais si les clients considèrent que c’est trop cher, la chambre ne sera pas occupée. Et nous sommes sur des niveaux tout à fait raisonnables comparativement à d’autres régions pendant la haute saison, assure encore Véronique Siegel qui illustre : si vous allez sur la Côte d’Azur entre le 14 juillet et le 5 août, ça sera plus cher que si vous allez à Strasbourg au mois de décembre. »
Mais en s’éloignant un peu…
Cependant rien n’est perdu, « tout d’abord parce qu’il y a toujours des annulations de dernières minutes », rappelle Véronique Siegel, mais aussi parce que… dans un rayon de cinq kilomètres il existe encore des opportunités. Si l’on s’éloigne de la capitale, il faudra tout de même encore compter au minimum 300 euros la nuit. Moins si l’on se contente d’un petit studio ou d’une chambre chez l’habitant. Dans la Krutenau par exemple, en se logeant dans l’un des rares dortoirs très proches du centre-ville, il faut compter entre 600 et euros 900 euros par nuit pour six à huit lits superposés.
Toutes les infos sur le Noël 2023Un peu plus loin, vers le quartier des Contades, de l’Orangerie, des institutions européennes, mais aussi, à l’Ouest dans le secteur de la gare, restent des logements aux alentours des 300 à 400 euros en week-end et 200 euros en semaine. Mais surtout, de nombreuses disponibilités dans les quartiers périphériques comme à Illkirch-Graffenstaden, Cronenbourg, et encore plus loin dans les communes alentour, à condition bien sûr de laisser sa voiture pour préférer les transports en commun. Ce qui est finalement recommandé car il faut rappeler que le stationnement en voirie est interdit sur l’ensemble de la Grande Ile à partir du 23 novembre, et que les rues adjacentes seront prises d’assaut…
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